ThierryP a écrit:
Pour la répartition du prize-money hommes/femmes: ça n'est pas un problème qui m'obsède. On peut vouloir respecter une égalité parfaite de rémunération pour les x premiers garçons et les x premières filles, mais on pourrait tout aussi bien considérer que du fait du nombre très réduit de compétitrices, les filles participent à bien moins de manches que les garçons, et qu'ayant à travailler moins dur (et sollicitant moins un matériel qui s'use vite), il n'est pas aberrant qu'elles ne reçoivent pas les mêmes montants; et surtout, on pourrait aussi considérer que ce ne sont pas elles qui constituent l'attraction principale, et que de la même façon que le groupe qui assure la première partie du concert des Stones ne reçoit pas le même cachet que ces derniers, on leur attribue les maigres Euros disponibles en fonction de leur capacité à attirer les foules. Les deux positions sont défendables, mais quoiqu'il en soit, c'est la misère pour des professionnel(-le)s.
Si je puis me permettre de m'offusquer...
travailler moins dur, ça veut dire s'entraîner au semi-planing? avoir un porteur à l'aéroport pour les bagages? s'entraîner deux fois moins? les voiles passent deux fois plus de temps à l'ombre? Recevoir des grééments pré-réglés? S'il y en certaines qui "travaillent moins dur" que d'autres en tout cas, c'est qu'elles travaillent dans la vraie vie pour pouvoir payer les factures à la fin du mois, et là, effectivement, ça laisse moins d'occasions d'user le matériel, malheureusement. Mais pourquoi ont-elles à travailler? Parce que le prize money ne suffit pas, et que le prize money sur les 3 étapes annuelles ne suffit vraiment pas (vs 6 étapes ou plus chez les mecs, avec deux fois plus de prize), sans parler des conditions de sponsoring. Delphine qui est, je pense que tout le monde me l'accordera, une professionnelle, qui vit de son sport, doit bosser pour assurer sa subsistance quand les filles n'ont que deux étapes. Imagine la frustration pour un pro de n'avoir que deux étapes par an sur lequel va se jouer le titre, pour lequel il s'entraîne toute l'année. Pour comparer, en freestyle même deux étapes, un gars du top 5 comme sam esteve n'a pas besoin de bosser à côté, même si bien évidemment ça ne suffit pas pour vivre confortablement.
Pourquoi en foil n'y a-t-il que des épreuves pour les mecs, et même pas une épreuve mixte? Tu imagines le retard en niveau et en expérience que les filles prennent, et qu'on ne manquera pas leur reprocher une fois que les budgets seront trouvés, je l'espère? Inverse la situation une seconde, et imagine la frustration et le sentiment d'injustice d'Albeau ou de n'importe qui qui s'est mis au foil et ne peut pas participer aux compet avec un prize money sur la pwa parce que c'est réservé à une aurtre catégorie, pas plus ou moins valide et méritante. Ou interdits aux mecs de la rsx, n'importe. C'est pareil. Désolé, restez dans le bac à sable, c'est pas votre tour.
Bosser, même à mi-temps, et t'entraîner et faire les compet sur le long-terme, c'est tellement usant qu'à la fin soit tu arrêtes la compet, soit tu arrêtes de bosser, et surtout tu commences par prendre des vacances de 6 mois. Quand on sait que même Daida Moreno bosse en plus d'être organisatrice et de gagner en vague, franchement, c'est une héroïne. Et quand tu vois le niveau des autres avec leur vie à côté, franchement, bravo. Manquer de moyen, il n'y a rien de pire pour progresser et rester motivé(e), et je ne vois pas ce que les filles ont fait (ou n'ont pas fait?) pour mériter un salaire deux fois moins élevé, d'être toujours remises en cause à propos de leur niveau, leur soit-disant manque d'engagement, alors qu'elles ont tellement plus à perdre que les mecs.
Dans tous les cas, pour arrêter de digresser sur ce sujet, pour avoir bouclé leurs manches et pas qu'un peu avec les mêmes toiles que les mecs voire plus parce que là encore, pas les moyens pour une 4eme voile ou que les 4.5 de slalom n'existent plus, je dis chapeau! Et chapeau à tous les riders et aux organisateurs pour cette étape assez grandiose, le live était top et on retenait son souffle à chaque jibe. Bravo!