Salut l'équipe ,
petit post pour vous avoir votre avis concernant mon prochain flotteur.

Ma situation : j'ai un niveau débutant/intermédiaire, beach start presque maitrisé, quelques waters start mais pas encore maitrisé, évidemment pas de jibe, je remonte principalement au tire veille. Pas mal de bord en planning mais sans les straps. Mon matos : une bic e-large 135L des années 2000 (je crois), voile RRD 6.8, aileron 36 cm d'origine. Je navigue en baie de Morlaix le plus souvent dans 15 à 18 nœuds. J'ai décidé de me remettre à la planche très sérieusement avec beaucoup d'objectifs de technique, de plaisir de glisse et surtout augmenter ma fréquence de nav (j'en faisais auparavant 1 seul mois dans l'année et encore quand ma voilure me le permettait)

Le projet : j'ai la volonté de changer de flotteur, surtout pour passer sur une planche qui part plus facilement au planning, plus performante pendant (et plus maniable ?), et également pour me sortir de la situation boitier trimbox avec lequel j'ai très peu de choix d'achat en occas. À terme, l'objectif, c'est d'avoir un quiver de 2 autres voiles pour compléter ma 6.9, càd une 8 m² pour la tranche de vent en dessous, et une 5.6 pour la tranche de vent au-dessus. L'objectif financier est de pouvoir n'utiliser qu'un seul flotteur pour cette tranche de vent (=14 à 22 nœud) et de pouvoir naviguer plus souvent.

Mes questions : Je viens de trouver sur LBC un flotteur JP Australia SuperSport 69, 118L ProEdition de 2012 à 400 euros (https://www.leboncoin.fr/sports_hobbies/2344053751.htm)

- que pensez-vous du rapport prix/état/modèle/millésime de la planche ?
- est-ce que le, c'est bon litrage pour mes départs au tire veille et sachant que je fais dans les 83 kilos (de mon avis oui) et que je saurai dans peu de temps beach/water start correctement ?
- est-ce que ce flotteur est opti dans l'utilisation de mes 3 (prochaines) voiles de 5.5, 6.8 et 8 m² ?

- je prends également tout autres conseils d'achat si vous avez des idées, en rapport avec ma pratique et ma marge de progression

Bien sûr, j'ai déjà fais mes recherches de mon côté et j'ai des avis concernant plusieurs points mais étant seul de mon depuis le début de mon apprentissage et n'ayant la chance d'avoir du contact avec des planchistes plus expérimentés, je profite du forum pour confirmer (ou pas) mes avis persos.

Par avance merci !

Par rapport à ton niveau actuel, je pense que la SuperSport 69 risque de présenter un écart trop important par rapport à la Techno e-Large. La largeur nettement moins importante et le volume inférieur vont rendre plus difficile les démarrages au tire-veille dès que le plan d'eau sera un peu "remuant"
Et les SuperSports ont la réputation d'être vraiment rapides et d'accélérer fort (peu de temps pour chausser les footstraps), ce qui nécessite de maîtriser déjà la navigation dans les footstraps
Si tu avais un niveau plus avancé, ce flotteur correspondrait bien à ton gabarit et à ton programme.

Il faudrait plutôt rechercher un modèle plus facile mais qui sera pourtant à l'aise dans la plage de vent visée. Tu progresseras beaucoup plus vite qu'en prenant la SuperSport et tu te feras beaucoup plus plaisir qu'avec la Techno.
Je pense notamment aux flotteurs de freeride très larges (RRD FireMove 112, Starboard AtomIQ 110, Fanatic Gecko 112 ou 120, JP Magic Ride 119,...)
ou des freerides moins larges mai plus volumineuses (JP Super Ride 124, Starboard Carve 122, Tabou Rocket 125, AHD Fury 120)

Ces flotteurs freeride seront assez tolérants pour les surfaces de voiles. Au niveau des surfaces:
. 5,5 est vraiment le mini (il faut prendre un modèle assez puissant) => mieux vaut prendre 5,7 ou 5,8
. 6,8 très bien
. 7,5 - 8,0 assez puissante
Il faut bien réfléchir en choisissant tes voiles pour utiliser 1 wisbone et 2 mâts maxi (4,30 m et 4,60 m). Sachant que la courbure du mât doit être compatible avec chaque modèle de voile.

_________________
Matos : AHD Fury 95, Sealion XL
XT DESIGN Free Slalom 110
ELIX R1X L 130
THE LOFT : Racing Blade 9,5 / SwitchBlade 8,5 & 6,8 & 5,8 / Lip Wave 5,7 & 5,0 & 4,5
EZZY : Lion 7,5 / Cheetah 6,5

Si je comprends bien ma bic e large n'est pas un modèle très large, mais assez volumineux ce qui me permet de relever le tire veille. Mais, le passage sur la super sport qui n'est ni très large ni volumineuse va rendre la chose complexe. J'ai bon ? Je me répète juste pour souligner le point que la bic et la supersport ont la même largeur (69 cm) si je ne me trompe pas.

En tout les cas, je prends en compte et je vais me mettre en chasse des (supers) exemple de planche que tu as proposé. Petite question, quelle caractéristique de shape facilite le départ au planning ? Planche courte, longue ? planche large, pas large ? >> Par exemple, quelles différences y a-t-il entre flotteur "largeur+/volume-" et les "largeur-/volume+" que tu m'as proposé ?

Merci pour la confirmation pour les voilures !

Et effectivement, j'essaie d'utiliser le minimum de matériel donc je vais faire gaffe aux dimensions/compatibilité du matos, bien vu !

Merci beaucoup pour ta réponse détaillée.

J'avais en tête que la techno était encore plus large mais elle fait effectivement 69 cm.

Au niveau des shapes, les éléments favorisant le départ au planing sont :
. la largeur
. la courbure de la carène (plus elle est tendue, donc droite, meilleur sera le planing)
. les concaves (moins il y en a, meilleur est le départ au planing, mais plus il y en a, meilleur est le maintien du planing comme l'avait démontré la Starboard Hypersonic)
. les cut-outs (moins il y en a, meilleur est le départ au planing)
. la longueur

La rigidité de la construction (pour que la puissance reçue du gréement soit transmise intégralement à l'aileron et au rail sous le vent) et la légèreté jouent également, comme le prouvent les shape PATRIK en construction Air Inside.

Comme tu navigue en mer, il ne faut pas te focaliser uniquement sur le départ au planing. Il faut aussi que ton flotteur reste contrôlable dans le clapot, dans les risées et qu'il conserve le planing dans les déventes.
Pour cela, il est préférable de prendre des shapes freeride large, pas trop tendu et pas trop volumineux. La largeur permet de tenir une voile et un aileron plus grands (donc davantage de puissance pour planer). le volume et la longueur réduits évitent d'être encombré dans le clapot et les risées.

Pour avoir une stabilité comparable à l'arrêt (pour relever la voile au tire-veille, notamment), un flotteur moins large va compenser par davantage de volume (et souvent une longueur plus importante, permettant d'avoir une carène plus tendue, sans trop enfourner). Typiquement, la Bic Techno 283 joue sur ces ingrédients (153 litres, 69 cm de large, 2,83 m de long).

Même si les shapes étroits et volumineux fonctionnent, ceux qui sont larges et moins volumineux ont fait la preuve de leurs avantages en freeride. Il serait dommage de ne pas en profiter pour progresser plus vite. En plus, ils offres différentes positions pour les footstraps (centrées et avancées pour apprendre la nav' dans les straps, reculés et excentrés pour gagner en performances). Comme ils sont apparus vers 2012-2013, il doit y avoir des occasions à des tarifs abordables.

Pour en revenir à la SuperSport d'occasion, c'est un modèle freerace de 2012 qui avait une bonne réputation sauf qu'il devient nerveux et physique dans les jambes en plage haute. De plus, il est en construction "Pro Edition" très légère mais très fragile. C'est probablement pour cela qu'elle a déjà été réparée.
Compte tenu de ton niveau actuel, tu risques de prendre encore de belles gamelles (ça fait partie du jeu) et cette belle JP va souffrir plus rapidement qu'un modèle en sandwich moins allégé.

Bref, sans hésiter, je te recommande de prendre un modèle freeride (si possible assez large). Tu progresseras bien plus vite avec. J'ai des potes qui ont ce genre de flotteurs pour naviguer en mer très souvent et ils ne s'en lassent pas.
Avec le développement du wingfoil, certains vont peut-être mettre leur freeride en vente. A surveiller avant que les prix de l'occasion ne s'envolent à l'été.

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Matos : AHD Fury 95, Sealion XL
XT DESIGN Free Slalom 110
ELIX R1X L 130
THE LOFT : Racing Blade 9,5 / SwitchBlade 8,5 & 6,8 & 5,8 / Lip Wave 5,7 & 5,0 & 4,5
EZZY : Lion 7,5 / Cheetah 6,5

Énorme merci pour ta réponse technique et très claire, ça me donne une grosse base pour mes recherches et ma progression. J'espère que ce post servira à d'autres dans ma situation parce que c'est pas évident de se repérer quand on n'a pas de conseils autour de soi.

Bon vent,
Antoine

En jouant l'avocat du diable et bien avant de changer de planche pour une plus petite et forcément plus difficile à maîtriser, j'essaierai de :

1) louer ou te faire prêter une planche plus petite avant achat pour un essai bien réel avec ta voile de 6.8 m2 et 15-18 noeuds de vent et le clapot qui va avec. Tu verras tout de suite que la marche sera très haute à franchir...

Au niveau flottabilité statique pour 83 kg, on compte 83 + 20 = 103 L pour être juste bien les pieds mouillés. Avec un nez court et peu volumineux sur une planche récente, le virement de bord devient véritablement casse-figure. Avec une longueur de plat plus courte qu'avec ta Bic actuelle, la mise au planing sera bien plus compliquée à trouver (équilibre longitudinal plus difficile sur une planche courte que sur une planche longue).

2) persévérer avec la Bic e-large 135 L actuelle, mais en lui mettant une voile plus grande de 7.5/7.8/8.x m2 afin de sortir plus souvent avec moins de vent.

3) vraiment maîtriser les fondamentaux du funboard avec la Bic e-large :
i) relevé de la voile au tire-veille facile et rapide à 100%, y compris en fausse pane ou lorsque le gréement est couché sur l'eau face au vent.
ii) beach-start et water-start à 100%, y compris en fausse pane.
iii) conduite pieds strappés dans les footstraps, lofer et abattre sans problème (courbes en S) tout en étant accroché au harnais. Remontée au près serré et descente grand largue à fond.
iv) virements de bord et empannage rapides et efficaces à 100%; puis jibes dynamiques sans perte de planning.
v) navigation surtoilée.

Une fois ces fondamentaux bien maîtrisés avec brio et facilité, il sera moins difficile de les reproduire sur une plus petite planche, sans risquer d'être dégoûté par une planche trop technique ou trop difficile d'accès qui pardonne moins les fautes d'appuis ou les erreurs de placement lors des manoeuvres par exemple.

J'avais commencé en 1983 avec une planche funboard à dérive de 330 cm + voile de 5.0 m2. Ajouté une voile de 6.0 m2, puis une de 7.0 m2, au fur et à mesure de ma marge de progression. La suite : viewtopic.php?f=20&t=81840&p=652742&#p652742

Effectivement le virement de bord, ce n'est vraiment pas la manœuvre que je préfère, même avec la bic, je ne me suis jamais approché d'une quelconque réussite. Je m'étais dit que j'allais zapper pour l'instant et apprendre toutes les étapes jusqu'au jibe et revenir sur le virement plus tard, puisque c'est quand même important de le maitriser. Bon schéma de progression en tout cas, c'est celui que je me suis fixé, les manœuvre en fausse panne en moins, je note, merci.

Au final, j'ai opté pour un passage sur une tabou rocket 69, qui ne devrait pas être un trop violent changement étant donné ma vitesse de progression actuelle. Je vous tiens au courant des sensations dans les prochains mois :p

Le virement de bord permet de gagner du terrain au vent et permet de ne pas trop dériver sous le vent avec une planche dépourvue de dérive.
C'est une base essentielle à acquérir pour pouvoir revenir en toute sécurité à son point de départ, que le vent baisse ou monte, ou qu'il change de direction.
Le virement de bord est plus facile à apprendre qu'un empannage, et surtout bien plus facile à exécuter qu'un jibe dynamique au planing.