lairdcanap a écrit:
Entrée a 25 et mini a 17 et des brouettes du vrai caviar!! Bravo
Yann tu peux nous décrypter ta technique sur ce jibe
Il y avait combien de knts??
Venant de toi (si je me souviens bien, l'an dernier tu as fait plus de 18 noeuds, donc le record actuellement enregistré sur ce forum), cela fait plaisir...
Alors, quelques détails sur mes jibes de mardi dernier.
Les conditions : je pense dans les 25 noeuds de vent, irrégulier mais correct, presque totalement off-shore (à 10° près), eau très plate au bord.
Le matériel : AHD GT-53, 78 litres, aileron Select GPS 29, voile 5.7
J'étais un peu sous-toilé pour faire de la vitesse, mais du coup parfaitement à l'aise, même dans les rafales. Je n'ai pour ainsi dire jamais été aussi à l'aise avec ce matériel sur ce spot car d'ordinaire je le sors dans 3 à 5 noeuds de plus.
Du coup, la technique a été la suivante :
- je me cale près du bord, parfois à vitesse assez faible avec un léger près (lors de mon meilleur jibe en remontant au nord de Vauville), j'abats légèrement lorsque je vois une rafale se présenter un peu plus loin, pour reprendre un peu de vitesse, et lorsque j'arrive dans la rafale, j'attaque directement le jibe sans attendre plus d'une ou deux secondes. Ainsi je bénéfice d'une eau très plate : je suis encore assez près du bord, et la rafale étant toute fraîche, l'eau n'a pas encore eu le temps de beaucoup se rider.
- l'abattée / prise de carre se fait, dans ces conditions, la voile pas trop couchée, bien bordée, bien pleine : contrairement à un jibe effectué en conditions surtoilées où il est parfois nécessaire (et qui plus est esthétique) de coucher la voile pour évacuer le trop plein de puissance et pouvoir appuyer sur le rail, ici au contraire j'essayais de prendre le plus de puissance possible vu que la voile était très facilement contrôlable.
- le changement d'amure se fait assez tôt, il me semble, plutôt à la façon waveriding que slalom puisque j'envoie la voile avec les pieds encore sous l'ancienne amure, et je change les pieds une fraction de seconde avant de récupérer le whish (ce n'est pas une technique très recommandable car le changement de pieds et le changement de mains ont tendance à se chevaucher, donc c'est risqué au niveau de la stabilité).
- le plus important, dans mon souvenir, a été de me focaliser sur le prise de carres tout au long de la courbe avant toute autre chose : même lors du passage de la voile, j'avais pour leitmotiv de continuer de choisir ma trajectoire. Ma courbe était moyennement à assez marquée, sans à coup, mais en essayant de rester le minimum de temps au vent arrière, allure où la puissance dans la voile est moindre, donc de l'appui latéral jusqu'après le vent arrière, puis courbe moins marquée pour éviter de trop "boucler" le jibe, et bénéficier d'une relance au largue suffisante.
A part la voile que je trouve lourde (pour sa surface) pour cet exercice, mais bien stable et puissante, le reste du matériel était extrêmement facile : l'aileron qui ne décroche jamais, et les rails de la GT-53 très faciles à faire mordre (au passage, c'est une planche que l'on trouve pour une bouchée de pain, et que je recommande sans réserve : elle est longue donc démodée, mais très facile et rassurante).