J'avais reçu mon flotteur en avril, mais entre confinement et voyage, je n'ai pu finalement le prendre en main qu'aujourd'hui.
Je reproduis ci-dessous la présentation que j'en avais faite lors de sa réception (dans une autre discussion):
Réception de mon flotteur Starboard iQFoil 2020 au format olympique (95 cm de large, construction en Carbon Reflex). Il existe aussi un iQFoil de 85 cm de large pour les catégories “jeunes” ou les poids légers (moins de 70 kg) et un autre de 100 cm de large pour la Formula Foil.
Flotteur choisi pour sa capacité à décoller extrêmement vite et dans très peu de vent, et à supporter de grandes voiles: il sera utilisé essentiellement avec une voile de slalom free race MauiSails Titan de 10 m2 (3 cambers pour 7 lattes) dans du vent très léger.
Tout l’emballage est recyclable, y compris le “blister” qui protège le flotteur des rayures et des salissures. Il n’y a plus de bubble-pack, de mousse, ni de plastic.
Le flotteur est mahousse: 220 cm de long, 95 cm au maître-bau, 16 cm d’épaisseur maxi, pour 196 litres et un poids annoncé de 11,25 kg (flotteur avec les pads et sans les straps), avec une tolérance de + ou - 150 g. La balance électronique indique un poids de seulement 10,8 kg avec les pads pour le mien; après vérification auprès de Starboard, j'ai bénéficié d'une construction plus légère qui n'est plus disponible, les specs de la planche Olympique (qui a besoin d'être très renforcée pour résister à quelques centaines de journées d'entraînement) étant arrêtées à 550 g. de plus que la construction précédente (10,7 kg). Vus le volume et le fait que le flotteur soit renforcé pour résister au martyr que lui infligeront les coureurs, c’est raisonnable. Celui de 100 cm de large, un peu moins renforcé, et dont le volume est de 208 litres, pèse 10,5 kg. La décoration est réussie, dans la lignée des planches de race de Starboard depuis quelques années. La finition est vraiment impeccable.

Le flotteur est livré avec 6 straps Drake Ultralight Mk4 (dont 2 chicken straps). Ces straps hydrophobes ont été bien améliorés au fil des générations. On les aime ou pas, mais on gagne 1 kg par rapport à 6 straps en néoprène mouillés.
Toute la visserie est en Torx (comme les vis des foils Starboard) et on trouve dans la petite boîte en carton contenant les accessoires un outil Torx de bonne qualité. On n’a donc besoin que de ce seul outil pour assembler son foil, puis le monter sur le flotteur, fermer la vis de décompression si on l’a desserrée, régler ses straps si on a prêté la planche à un copain la dernière fois, et aller naviguer.
Il y a évidemment les petites pièces à ergots habituelles en plastic pour éviter que les straps ne tournent au bout de plusieurs navigations. Deux petites “mâchoires de crocodile” en inox (du même modèle que celles qui serrent les straps) sont utilisées comme rondelles dans les puits de vis.


Ceux-ci sont de forme oblongue (plus pratiques que des puits cylindriques pour aller récupérer ses vis au fond de ces puits. Les trous par où passent les vis bloquant le foil sont bien allongés, ce qui permet d’éviter de foirer les vis ou les inserts du foil si le talon du mât n’est pas parfaitement positionné dans le boîtier, ou si l’entraxe des inserts du mât n’est pas identique à celui des trous du boîtier dans le cas de trous ronds (cf. l’excellent post de Glissattitude sur le sujet).

Les rails sont taillés à angle droit de l’arrière du flotteur jusqu’à environ 120 cm de l’arrière; il y a ensuite jusqu’à l’avant du flotteur un petit méplat qui adoucit les rails et améliore l’aérodynamisme, et donc le contrôle. On a deux niveaux de cut-outs, énormes, qui favorisent un envol le plus tôt possible, les pros y parvenant dès 6 ou 7 noeuds (mieux vaut avoir un bon cardio).

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Bien que plus large au maître-bau de 4 cm par apport à une Foil Race 177, l’iQFoil est plus étroite à 30 cm de l’arrière ( 85,6 cm contre 88,2 cm) car contrairement à la Foil 177, l’iQFoil doit pouvoir être utilisée avec un aileron (au-dessus de 25 noeuds). Starboard vend des accessoires en carbone qui permettent d’élargir le flotteur au niveau du pied arrière. D’après les coureurs qui l’ont essayée au moment des sea trials à Lake Garda, en mode aileron, la planche serait beaucoup plus facile à contrôler en conditions surtoilées qu’un flotteur de Formula. Sur l’avant de la carène, il y a un V très marqué, à peu près jusqu’à 120 cm de l’arrière; ensuite, c’est plat.
Un petit imprimé donne des conseils de réglage pour le positionnement du pied de mât et celui des straps avants et arrières, selon qu’on utilise la planche avec un foil ou avec un aileron, et en fonction de la force du vent. Il y a aussi des conseils de réglage des fuselages 115 Plus et 95 Plus (le foil du pack iQFoil est livré avec deux fuselages réglables). Il y a une seule rangée d’inserts pour les straps avant et arrière, mais on dispose de 2 x 5 inserts par strap. Par contre il y a deux positionnements possible pour les chicken straps qu’on peut choisir de monter soit complètement à l’arrière du flotteur, soit un peu plus avancés. Pour ces chicken straps, on dispose de 3 inserts pour chaque positionnement, sauf pour la fixation arrière du strap dans la position la plus reculée (2 inserts).


Le talon du mât en carbone de mon foil Starboard Race est rentré sans aucune difficulté dans le boîtier du flotteur.
Par contre, j’ai commis l’erreur de ne pas prendre la housse spécifique au flotteur, pensant que celle que j’utilise pour mes très grosses planches ferait l’affaire. Ce n’est pas le cas, et il faudra que je commande une housse spécifique pour l’iQFoil 95.
Pour le C.R. de navigation, il faudra attendre les premières conditions favorables après la fin du confinement..........
..........Il aura donc fallu attendre 5 mois pour que je puisse enfin naviguer avec ce flotteur! Les bons foileurs seront certainement déçus par ce compte-rendu de prise en main: j'ai un tout petit niveau en foil (environ 30 sorties étalées sur 2 ans et 9 mois, la dernière remontant à il y a 6 mois et demi) et peu d'éléments de comparaison (je n'ai foilé qu'avec deux autres flotteurs: SB Foil 147, puis SB Foil 177 2019). Donc je ne vais pas faire un C.R. technique et communiquer des traces qui n'auraient aucun intérêt, ou des V-Max ou vitesse moyenne minables, mais uniquement répondre à la question: "une quiche (comme moi) peut-elle utiliser une iQFoil 95, en particulier dans des conditions pétolesques?"
CONDITIONS DE LA PRISE EN MAINS:
Lieu: Aloha Sea Sports Centre, côte Sud-Est de Singapour, dans le détroit de Malacca; 2°2' de longitude Nord, donc quasiment sur l'Equateur (la zone des calmasses)
Plan d'eau: plat et lisse
Vent: asthmatique; on est entre les deux moussons, ça vaut un lac français en conditions pétolesques, sauf que l'eau salée offre davantage de portance.
Rider: 77 kg, sort de deux semaines de quarantaine dans une chambre d'hôtel (donc deux semaines allongé sur un lit à regarder la TV); trois semaines et demi avec zéro activité physique, donc un tonus de mollusque; déteste pomper, même en étant en bien meilleure forme.
Flotteur: uniquement straps avant, sur l'insert du milieu (position conseillée par SB); pied de mât au centre du rail. L'idée est de regarder à quel endroit mes pieds arrières viendront se positionner naturellement, et de monter les straps arrière à cet endroit là.
Foil: Starboard Race; mât carbone 95 cm standard (pas le mât iQFoil super raide), aile freeride 1100 (très bonne plage basse, contrôle facile), fuselage 115 Plus et stabilisateur 255 -2° (première sortie avec le fuselage et le stab).
Gréement: voile slalom free race MauiSails Titan 10 m2 (7 lattes, 3 cambers) gréée sur un mât MS 520 100%; tension à l'amure très légèrement inférieure à celle que je mettrais en aileron, et tension à l'écoute très légèrement négative. Troisième sortie en foil avec ce gréement.
Vu le vent, je ne suis absolument pas motivé pour gréer, mais un copain m'y pousse, et je finis par me mettre à l'eau, persuadé que je ne décollerai pas. Je m'éloigne du bord et sans aucune conviction, je commence à pomper mollement (uniquement de la main arrière) tout en mettant de la pression sur la jambe arrière en rejetant le poids du corps vers l'arrière du flotteur. Il n'accélère pas vraiment, mais il commence à s'alléger, puis à monter; je continue à pomper mollement de la main et de la jambe arrière (si on peut appeler cela "pomper"), et là, le flotteur décolle carrément. J'en suis resté stupéfait. Avec ma foil 147 ou même ma Foil 177, il m'aurait fallu au minimum deux noeuds de plus pour décoller, au prix d'un pumping plus énergique. Comme élément de comparaison: il y a une monitrice du club sur l'eau, même pas la moitié de mon âge, 50 kg toute mouillée, en super condition, qui navigue avec une SB Foil 150, un foil SB Race et une 7,5 m2: contrairement à moi, elle ne planait pas en permanence.
Dans les molles, il suffit de mettre tout mon poids sur l'arrière, et ça remonte aussitôt; les nombreuses touchettes dues au manque de pratique ne ralentissent pas le flotteur. l'iQFoil 95 mesure 10 cm de moins en longueur que la Foil 177, et 20 cm de moins que la Foil 147, et ça se ressent vraiment au virement de bord, mais il y a encore largement assez de volume devant le mât pour pouvoir réaliser la manoeuvre facilement, même au ralenti. Je regrette bien de ne pas avoir mis les straps arrière, car la position recommandée par SB (sur le dernier insert, tout à l'arrière) me convient parfaitement, et j'aurais pu bien mieux caper et contrôler le flotteur; ce sera pour la prochaine sortie.
Au bout de 30 minutes de navigation, le manque de condition physique fait que je suis rincé, et quand je vois un éclair au large, je décide de mettre un terme à la séance.
Les C.R. des coureurs qui avaient participé aux Sea Trials au Lac de Garde il y a un an pour sélectionner le matériel olympique m'avaient convaincu que l'iQFoil est un flotteur qui a une capacité exceptionnelle à décoller dans un souffle de vent (il y avait eu une journée où les coureurs volaient en permanence alors qu'il y avait entre 4 et 7 noeuds), mais même si certains de ces coureurs n'avaient jamais fait de foil auparavant, on parle d'athlètes de haut niveau; donc la question était de savoir si un type de mon niveau pouvait lui aussi décoller, grâce à ce flotteur, dans nettement moins de vent qu'avec d'autres flotteurs dédiés (en particulier, une Foil 177). La réponse est positive. Depuis, on a fait encore mieux dans cet exercice, puisqu'il paraît qu'une iQFoil 85 décolle encore plus tôt qu'une 95.
Prochain C.R. quand j'aurai retrouvé un peu de forme physique, et avec les straps arrière montés.