Test de l'aero 3D 8.4 hier à Dunkerque.
Conditions: plan d'eau plat sauf 3/4 d'heure de petite houle et clapot jusqu'à 40cm maxi.
Relevés: Vent bien régulier entre 16 et 20nds, maxi à 24nds mini à 13nds.
J'ai testé la voile avec un 460 platinum + extender, pour voir ce que ça donnait.
Je trouve le 520 CS un peu raide pour la 8.4, là c'est carément l'autre extrême.
Au gréage on sent tout de suite que çava être un peu souple, la chutte ouvre beaucoup et il reste pas mal de creux, mais ça reste acceptable.
Les cam passent pas trop mal mais moins bien qu'avec le CS, ça n'est qu'une question de réglage, les courbures sont différentes il faut enlever un peu de tension sur la latte du wish et ça sera bon.
Ca souffle fort sur le bord pour sortir 8.4, donc je mule pas mal: 1/2cm de plus que la cote.
Neutre à l'écoute (par habitude avec mes warps).
Les premiers bords, à froid sont un peu sportifs, le vent régulier autour de 18nds en 8.4 pour se chauffer ça fait mal.
La voile n'est pas terrible, ça tire fort, très fort (bon, ça c'est normal), mais j'ai de la main arrière, et beaucoup de mal à serrer le vent.
On sent beaucoup de creux sur l'avant, ça veut toujours nous emmener de l'avant, au largue, difficile de mettre la voile sur le pont tant elle emmène de l'avant.
Elle fait également ENORMEMENT lifter le flotteur, ce qui n'est pas vraiment l'idéal avec une falcon 125 en sl146 dans 18nds moyens.
Déjà, première chose: avancer le pdm par rapport aux warps, c'est indéniable. +1.5cm à la plaquete et ça va déjà beaucoup mieux.
Mon problème de planche volage s'améliore.
Reste que la voile est assez inconfortable. Pourtant (et je l'avais déjà remarqué lors de précédentes sessions) on est très rapide sur l'eau.
C'est assez bizarre, je ne suis pas très bien mais ça avionne. Dès que l'on arrête un peu de se battre avec la voile au près, et que l'on accepte de se faire emmener (et c'est vraiment le mot) au largue, c'est un moteur redoutable de puissance, très impressionnant!
Mais ça ne peut pas durer bien longtemps comme ça, les jambes fument, le manque de confort est usant.
Pour les test, quand je modifie un paramètre, j'aime bien tester les extrêmes pour vraiment sentir l'effet et ensuite moduler.
Là je mule le palan et je mets beaucoup de tension à l'écoute pour applatir et reculer ce creux tout en le bloquant.
La voile est très différente, le cap devient redoutable, la voile est beaucoup plus confortable, plus de main arrière, au travers elle tombe naturellement sur le pont, et on sent toujours cette reserve de puissance disponible si on veut abatre.
Mais au travers c'est un peu moins stable dans le harnais, il faut corriger avec les bras, ça guidonne un peu. Ca parrait logique avec ce réglage positif extrême à l'écoute (je suis à +8!)
Donc je relache progressivement à l'écoute, mais pas de trop, je veux juste perdre ce petit guidonnage mais garder mon creux bien tiré.
Avec environ +5 à l'écoute je suis nickel, la voile est stable, toujours cette énorme puissance,et je conserve un bon cap (surtout un cap vitesse très efficace, mais bon faut pas oublier que la falcon y fait pour beaucoup, quand elle est calée à la légère gîte au dessus de l'eau cette planche est un avion de chasse au près).
Au largue, même avec le creux tiré, c'est encore monstrueux de puissance, il n'en faut pas plus sinon c'est difficile à gérer.
La voile accélère tout le temps, on a pas de répis, y'a intérêt à bien connaitre la planche que l'on sous les pieds parce que la voile au largue a vraiment un rendement de dingue.
Je peaufine bien mes réglages de bouts de harnais comme j'aime bien (quand j'ai trouvé la bon équilibre je recule d'1cm la partie avant du bout pour donner un tout petit peu de tension dans la main avant, juste ce qu'il faut pour se faire un peu emmener de l'avant), et là ça bombarde vraiment. Quand la fatigue se fait sentir et que l'on perd un peu en lucidité au niveau du contrôle de planche, on ressent alors une petite impression "d'encombrement" à cause de cette puissance sans compromis. C'est une voiture de course mais y'a pas les assistances au pilotage...
En plage basse, le mât est un peu souple, c'est évident. C'est confortable, sûrement acceptable pour les legers mais y'a un manque de rendement pour les lourds.
En résumé:
-La grosse erreur était de la régler neutre à l'écoute comme on fait habituellement sur les voiles de race.
Le creux a besoin d'être un peu aplatit et reculé, le fait de tirer un peu à l'écoute ne gêne pas du tout l'équilibe de la voile, il ne faut pas hésiter.
-Elle fait énormément lifter les flotteurs, ça doit être top pour les isonic, par contre sur une falcon ou une RRD, il faut ravancer un peu le pdm.
-C'est une voile qui a un potentiel performance hors du commun, mais c'est un peu sans compromis, il faut le physique pour tenir la bête en plage haute toute une session, la voile ne vous attend pas...
Objectivement pour de la longue distance, en plage haute je pense qu'elle est plus adapté aux bons gabarits, on sent bien que c'est taillé par Anders!
-L'mportance des réglages...(un peu comme sur toutes les voiles de courses) est déterminante. On peut passer d'une voile désagréable à excellente avec quelques cm de tension à l'écoute.
Dans cette taille, le palan est pas là pour faire beau.
En conclusion:
Voile de course sans compromis, grosse puissance sous la pédale mais y'a pas l'anti-patinage.
C'est du pilotage, mais si on s'y colle c'est redoutable d'efficacité.
Faut juste pas avoir peur de se faire peur...
Le 460 platinium est pas le mât idéal mêem si ça passe bein en plage haute, le 520 CS est un peu raide, à mon avis le 490CS doit être le compromis idéal. A tester.
_________________ 1m92 - 105kg Slalom: falcon/blade Vague: exocet/pryde search
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