ThierryP a écrit:
Problème des chiffres cités par Hypersonic, avancés par une organisation non basée en Calédonie: ils sont faux.
Le très sérieux IRD (Institut de Recherche pour le Développement, organisme public) basé, lui, à Nouméa, recense sur une période beaucoup plus courte mais qui s'achève la même année (1958-2020 au lieu de 1920-2020) 67 attaques de requins, contre seulement 50 pour la source citée par Hypersonic. L'IRD confirme ce que nous savons tous, nous qui vivons en Calédonie: "Le nombre des attaques a augmenté au fil des années".
https://hal.ird.fr/ird03570723/file/MS% ... %20haL.pdfSur une période de 10 mois à cheval sur 2020 et 2021, nous avons eu à déplorer 6 attaques mortelles, dont 5 uniquement à Nouméa même. Après le prélèvement au premier semestre 2021 de 24 requins tigres et bouledogues de grande taille, il n'y a plus eu d'attaque pendant près de deux ans, jusqu'à dimanche.
Après le bouledogue prélevé lundi, ce sont trois tigres qui ont été prélevés mardi; c'est bien, mais c'est loin d'être suffisant.
Merci pour les précisions. La source correcte est :
https://hal.ird.fr/search/index?q=shark+attacksQuestions : qui coordonne des projets de recherche à l’IRD de Nouméa avec comme objet d’étude l’évolution des attaques de requins face à l’augmentation de la population humaine résidente ?
J’ai bien trouvé 1 seule publication qui montre très clairement la hausse du nombre (x8) et de la fréquence (x10) des attaques avec la hausse (x4) de la population humaine en NC. Comparer la figure 1 et la figure 3 :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9128417/Attention à propos de la comptabilité, tous les cas d'attaques de requin ne se soldent pas forcément par un décès fatal, les premiers étant largement supérieurs aux seconds.
A noter aussi que les chiffres du SRI ou de l’ISAF ne sont pas faux comme tu le prétends. Raison invoquée dans cette publication : attention de faire la distinction entre "les attaques non provoquées et celles provoquées. S’agissant des années antérieures, seules sont accessibles les données relatives aux attaques non provoquées, ce qui rend délicates les comparaisons avec notre série de cas, laquelle ne suit pas cette distinction."
Selon la source du SRI qui fait bien la distinction entre les 2 cas de figure, on a donc bien en NC 50 attaques dont 15 fatalités. La publication ci-dessus cite un total de 67 attaques dont 13 fatalités, qui sont recensés à l'IRD j'imagine ? Que sont les 17 attaques manquantes, mystère...? 5 sont présentes en 2020 à l'IRD mais 1 seule au SRI, reflétant en ce sens le nombre d'attaques dont les investigations ne sont pas encore closes ou confirmées par le SRI ?
Ce qui est clair par contre, le nombre d'attaques a augmenté de "5 attaques dont 3 mortelles de 1958 à 1980, 20 dont 3 mortelles de 1981 à 2000, 42 dont 7 mortelles de 2001 à 2020. La fréquence annuelle des attaques recensées dans notre base de données augmente de façon significative: de 0,22 par an durant la première période, elle passe à 1 par an durant la seconde et dépasse 2 par an durant la période la plus récente (test de Kruskal-Wallis: P < 0,001)".
On voit immédiatement que cette augmentation n'est clairement pas corrélé avec l'arrêt de la pêche de requins pendant les dernières décennies, ni avec une augmentation supposée et continue de la population de requins durant cette même période.
Cette unité de recherche basée à la Réunion semble étudier la question, mais rien de spécifique malheureusement actuellement :
Unité IRD 250 - UMR ENTROPIE : Ecologie marine tropicale des océans Pacifique et Indien - LE CORRE Matthieu (Université de la Réunion)
https://sciences.univ-reunion.fr/recher ... e-umr-9220https://umr-entropie.ird.nc/index.php/portfolioDans la liste des projets terminés, on a bien :
Le projet APEX étudie les requins, mais il date de 2015 :
https://umr-entropie.ird.nc/index.php/p ... rojet-apexhttps://umr-entropie.ird.nc/index.php/p ... ojet-charchttps://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010069631https://umr-entropie.ird.nc/index.php/p ... t-pristineOn apprend de la publication citée ci-dessus les résultats suivants :
"L’augmentation de la population calédonienne pourrait en partie expliquer celle du nombre d’attaques puisqu’en toute logique, le nombre d’usagers du milieu marin exposés aux contacts avec les requins est corrélé à l’augmentation de la population humaine. Au niveau mondial, les attaques et les attaques mortelles répertoriées sont également en augmentation. Cependant, les populations de requins le plus fréquemment responsables d’attaques que sont le grand requin blanc, le requin tigre et le requin bouledogue [37, 54]
sont en baisse [15,17,31,40,42]. La démographie des populations locales du requin tigre et du requin bouledogue, qui sont les prédateurs le plus fréquemment impliqués dans les attaques en Nouvelle-Calédonie est, quant à elle, mal connue."
Quid de l’évolution des populations de requins tigre et bouledogue en NC entre 1990 et 2022 par exemple ? Cela me semble constituer un projet prioritaire important.
Quoi de neuf et de concret comme résultats tangibles de projets de recherche menés en NC ? On apprend aussi :
"Enfin, l’utilisation d’un foil lors de certaines activités sportives (kitesurf, SUP foil) pourrait constituer un stimulus auditif et visuel vis-à-vis de certains grands prédateurs opportunistes tels que le requin tigre et le requin bouledogue."
"La tendance mondiale est une nette augmentation des attaques visant les pratiquants de sports de glisse et une diminution de celles visant les plongeurs (cette catégorie incluant selon l’ISAF les plongeurs, les apnéistes, chasseurs sous-marins ou non, et les plongeurs en scaphandre autonome) [26]. La gravité des lésions et la létalité des attaques observées en Nouvelle-Calédonie ne sont pas corrélées à l’activité exercée par la victime."
"la proportion d’adeptes des sports de glisse (kitesurf, surf, planche à voile, SUP foil) est passée de 3 % à 13,5 %, ce qui pourrait refléter une redistribution des activités de prédilection au sein des usagers de loisir du milieu marin; cette hypothèse n’a pu toutefois être étayée par une enquête sociologique, une grande majorité de sportifs exerçant, à notre connaissance, hors de tout cadre fédéral permettant un recensement via les ligues sportives."