Mailiki a écrit:
f4009 a écrit:
Une fois à Wissant j'étais parti avec quelques parisiens en covoiturage et en tentant un saut, j'ai cassé une ridicule petite pièce : le petit écrous plat qui rentre dans le rail de pdm.
Je tire une fusée et au moins 18 ou 20 mecs viennent "à mon secours".
Tout le monde me promet de me ramener au plus vite un écrou...
Et la j'attends...
J'attends 4 heures dans la flotte en fait.
En fin de cession, les personnes qui sont dans la même voiture que moi posent "la" question :
C'est toi qui a ramené un écrou à Cyril ?
Bah euh non....se tournant vers le 3em : et toi ?
Alors la, grosse panique bien sûr : comment expliquer aux autorités que l'on était au courant qu'un mec était en galère à 4 km de la plage et que non seulement on ne lui a pas porté secours, mais qu'au surplus, on n'a pas prévenu les secours ?
Moi, pendant ce temps, j'ai fini par toucher terre à une dizaine de km de la et une voiture de pompiers m'a repéré dans le shore break.
J'ai vécu un phénomène bizarre, l'extrémité de mes membres ne fonctionnaient plus et j'ai du faire un séjour dans l'ambulance, puis un séjour à l'hôpital à mon retour à Paris.
Le pire, c'est que plus de 10 ans après les faits, ces mecs m'en veulent à mort...
La solidarité en mer ou en montagne est une vaste fumisterie.
A Gruissan un mec à disparu en mer il y a quelques années et ses "amis" et covoitureurs parisiens faisaient le tour des surfs shops dès le lendemain.
Et concernant les bateaux, j'ai au moins 4 expériences vécues ou il est patent que la solidarité en mer ne fonctionne pas et ou j'ai moi, porté secours à des navigateurs pendant que d'autres ont pris....le large !
Et 2 fois, j'ai porté secours à ces bateaux alors que j'etais sur ma modeste "planche à voile".
En très haute montagne, c'est pire : plus l'altitude est haute, plus l'individualisme prend le pas sur les "réflexes" de solidarité et des cordées décident parfois d'abandonner un mec car ils sont tellement omnubilés par le sommet qui décident de l'abandonner sur place...alors que finalement, le type est encore vivant le lendemain et s'en sort !
Moralité : assurer votre propre sécurité du mieux que possible (fusées, balise radio, téléphone étanche), plutôt que de compter sur les autres.
Et en montagne pareil : assurez votre propre sécurité vous même tout en sachant qu'au delà d'une certaine altitude, les téléphones portables ne fonctionnent plus.
Tu ne t'es jamais demandé si justement ils ne t'ont pas laissé au large VOLONTAIREMENT ?

Une telle stratégie supposerait de la part de ces individus un machiavélisme et donc une intelligence que peu d'individus possèdent.
Non, ce que je décris (et finalement, je regrette de ne pas avoir cité plusieurs exemples mais on reproche souvent d'être trop long !), c'est une bêtise très largement répandue dans notre société individualisée et de l'indifférence : je continue ma session et satisfait mon petit plaisir personnel et il y a bien quelqu'un qui sera assez con pour venir lui apporter l'écrou à ma place.
Et la bêtise est la qualité humaine la plus appréciée depuis Spartacus, l'intelligence et la réflexion d'ou naie la contestation étant elles, parmi les plus graves des tares sociales qu'il soit.
Comme le disait Audiard : un con, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.
Les 3 seules fois ou l'on m'a laissé volontairement en mer, c'est :
- Un gros con avec une grosse vedette au large de saint Colomban qui ne voulait pas prendre mon matos a bord et qui ne s'est même pas ravisé lorsque le Cross Etel lui a demandé de se justifier (j'avais une VHF sur moi).
- Un autre en baie de Ouistreham qui a refusé de me prendre pour les mêmes motifs mais qui a eu tout de même eu la présence d'esprit d'appeler les secours...puis lorsqu'il a vu que l'hélicoptère n'avait pas de barres de toit, il a eu des remords et est repartie aller chercher mon matos en mer (alors qu'en réalité, j'avais tout laissé sur un banc de sable sur la plage d'en face). Et le hic, c'est que les gendarmes ont peu apprécié son revirement et ils lui ont collé un paquet d'amendes semble t'il...
La 3ém, c'est dans un club de Normandie ou le président avait décidé de se verser un salraire...avait profité de mes diplômes (en me déclarant mais sans me verser la moindre rémunération qu'il déclarait pourtant à l'URSSAF).
Je n'étais même pas le véritable chef de base, car je ne mettais quasiment jamais les pieds au club.
J'avais arraché le point d'écoute sur ma voile et on m'a laissé dériver (le vent me ramenait directement vers le club mais ça a été très long).
L'incident a tout même déclenché la suspicion d'un intelligent, membre du bureau et sans que je foute le moindre bordel (j'étais jeune et con), le club a littéralement explosé, le président a même été en prison !
J'ai eu un coup de fil d'un agent fiscal un jour, qui voulait se voir confirmer que je ne touchais aucune rémunération et que je n'étais jamais sur place...et le club a été dissous.