Bonjour à tous,
Comme vous tous, je n'imagine pas une année sans "World Cup" en windsurf.
Ci-dessous une analyse du système que je m’étonne de ne pas trouver dans vos propos. Pour faire court, j’entends (me semble-t-il) beaucoup de COMMENT et assez peu de POURQUOI. Et quasiment jamais de « FONDAMENTAUX », comme disent les rugbymen
.Pour y être confronté depuis les débuts du windsurf et y avoir réfléchi (si, un peu...), je vous livre quelques réflexions personnelles.
Le système PWA, POURQUOI ça existe :
- -pas de circuit sans argent
-pas de haut-niveau (pro comme olympique) sans argent
-pas de développement technologique sans argent
-pas d’argent sans une prestation à vendre
-pas d’argent investi sans retombées commerciales ou médiatiques en retour (image=équivalent espace publicitaire=argent)
-pas d’argent sans professionnalisme dans la valorisation et l’organisation du circuit
-pas d’argent (en tous les cas pas longtemps) sans implication des principaux bénéficiaires : les marques de windsurf (grâce aux pratiquants qui financent par leurs achats ces coût marketing) ET les coureurs (vieux comme apprentis, tous ceux qui participent aux compétitions, pro ou pas).
Le système PWA, COMMENT ça s’est fait :
- -les coureurs savaient courir, et non pas concevoir, vendre et organiser un modèle économique basé sur un circuit sportif (ceux qui savaient ou pouvaient apprendre l’ont fait et ont aujourd’hui une marque ou une activité qui, de près ou de loin, gagne de l’argent avec le windsurf ou la glisse. Ils ne sont pas nombreux)
-donc ils confient ces fonctions à des prestataires capables de monétiser et gérer le circuit (peu importe qu’ils soient proches de la pratique). Vu la taille (petite) du gateau, ces prestataires ne sont ni les plus puissants ni les plus capables d’innovation et d’investissement, a fortiori sur le long terme
-les prestataires s’efforcent de réaliser la prestation tout en maximisant leur profit, et c’est normal et même sain. Les coûts de production augmentant, les marges et les candidats s’amenuisent
-coureurs et prestataires s’efforcent de co-gérer l’ensemble au mieux de leurs intérêts respectifs, supposés convergents. Mais les coureurs pèsent peu en « fabrication » d’argent et veulent peser beaucoup en « consommation », sans s’impliquer efficacement dans le processus de commercialisation de leur propre circuit ET le renouvellement du concept « windsurf »
-les prestataires tentent de vendre un produit globalement très perfectible à des sponsors soit captifs (liés au business windsurf et ses retombées), soit peu exigeants (il faut une animation, pourquoi pas celle-là), ou quasi-indifférents à la plus-value économique (financement par de l’argent public). Mais les aléas liés aux format windsurf conduisent parfois à décevoir même ce type de clients, de plus en plus rares, tout comme l’argent...
-les nouvelles formes de glisse diversifient l’offre mais intensifient la concurrence, surtout quand elles sont porteuses de garanties inaccessibles au windsurf « traditionnel ».
Vous êtes d’accord jusque-là ?
Alors d’où vient le problème qui fait de la PWA un système durablement menacé dans la réalisation de sa raison d’être et incapable de « hausser le niveau » ?!
Selon moi, a minima des points suivants (liste non exhaustive) :
- *Toutes les parties prenantes dépendent de manière vitale de la PWA (coureurs, prestataires PWA) et n’ont qu’une seule logique : « ...take the fucking money and run » (investissement minimal ou nul pour l’amélioration progressive du système + nécessité vitale d’améliorer ses propres conditions d’existence)
*Le format du produit vendu (oui, une compétition de windsurf est un produit comme un autre) est peu adapté aux exigences d’une logique et d’une rentabilité économiques. Là où tout show satisfait les 3 valeurs cardinales de tout événement (vraies depuis la tragédie grecque...) : •unité de TEMPS, •unité de LIEU, •unité d’ACTION , les caractéristiques de notre sport se prêtent mal à ce socle organisationnel et médiatique
*Les retombées du produit PWA sont minimales et de plus non garanties pour ceux qui le financent. Ce qui conduit tout investisseur obligé de présenter des comptes à minorer ou suspendre son investissement
*La masse financière exploitée et investie est largement insuffisante pour pallier les faiblesses et aléas du concept proposé (pour rappel, les investissements illimités et à fond perdu de Larry ELLISON patron d’Oracle ne parviennent pas à mieux pour les AC75 post Coupe de l’America)
*Le prestataire tient mécaniquement « en otage » les coureurs qui sont sans aucune autre alternative sérieuse et sans compétences propres. En stratégie, la loi numéro 1 est : « ne contrôle réellement une chose que celui qui peut y mettre fin ». Et par curiosité, demandez vous pourquoi le représentant des coureurs est le même depuis si longtemps.
Si vous suivez toujours ce raisonnement, on arrive à l’essentiel :
le système PWA, COMMENT ça peut s’améliorer ?
Mais cette fois-ci, suite aux éléments évoqués précédemment, en aborder le cœur du sujet, c'est à dire en intégrant dans le cahier des charges quelques pré-requis décisifs qui sont :
- => le système doit se hisser à un niveau supérieur en termes financiers pour prétendre légitimer son existence auprès de toutes les parties prenantes
=> les « offreurs » (marques+coureurs+prestataires) doivent repenser leur offre, leurs objectifs, leurs engagements et leurs principes de gouvernance sur des bases plus participatives ET fondées sur 2 principes de business robustes et têtus : 1) qui consomme paye et 2) chose promise chose due
=> si le produit pose problème, améliorer ou changer le produit. Sinon, changer de client
=> les coureurs s’ils se prétendent PROFESSIONNELS ne peuvent plus prétendre revendiquer « beurre et argent du beurre » (et surtout pour si peu...) en voulant seulement faire fructifier une pratique définie exclusivement sur des bases sportives (de surcroît si elles deviennent caduques). Ils doivent comprendre puis accepter (...et dans cet ordre) que pour faire de leur talent (le plus souvent leur passion) un métier, ils ne peuvent faire l’économie : a) d’une contribution plus forte à la conception et au pilotage du système b) d’adaptations pour rendre le produit finançable c) d’une révision de la répartition de la valeur (un peu long à développer, mais pour faire court : « quand la mer monte, tous les bateaux montent - petits ou grands. Sauf ceux dont l’ancre est trop courte ...qui coulent »).
Merci de votre retour, sur un mode respectueux de tous les avis, lisible et non épidermique. Ils m’aideront et m'indiqueront l'intérêt de finaliser le « PWA, Step 2 : D’abord risible. Effrayant ensuite. Finalement évident » pour apporter ma petite contribution de colibri
.
Bon vent.
). ET il faut accepter que ces dernières contraintes passent devant les idéaux sportifs (du type : " une manche ne peut être validée que si il n'y a pas une molle en dessous de 13 knt "... etc.).