La flight est clairement foil racing. Allongement maximum, chute tendue (comme une voile de cata de sport).
L'Evo XII est slalom, voire slalom foil pour la 9.0 et la 8.2.
Globalement les EVO XII ont une chute plus tendue que les EVO XI, avec moins de surface sur la chute, qui ouvre moins. On a une voile plus puissante à taille égale, très stable, mais peut être moins "d'amorti" dans les conditions qui "secouent" (clapot et/ou vent irrégulier).
Pour passer de 7.8 à 7.4 et de 7.0 à 6.6, le designer a enlevé de la surface dans la zone "molle" de la chute, au-delà de ligne entre la têtière et le point d'écoute. Le décroché au wishbone est moins prononcé qu'avant.
Pour passer de 9.4 à 9.0 et 8.6 à 8.2, le designer a raccourci le wishbone et enlevé de la surface dans la zone "molle" de la chute, au-delà de ligne entre la tétière et le point d'écoute.
Le fait de diminuer la surface en tête réduit les tourbillons (effet vortex) et réduit la trainée.
NP expérimente cette "réduction" de chute depuis quelques années en foil, notamment en recoupant la chute des voiles de formula en ligne droite entra la têtière et le point d'écoute.
L'Evo XII "slalom" est donc un compromis entre l'EVO XI et ces voiles de foil très élancées avec une chute très tendue.
Duotone, depuis quelques années, propose également des voiles très directes, avec moins de décroché à l'écoute, qui sont cependant plus "physiques" dans les conditions dures. D'où la refonte complète des 6.2 et 5.5 cette année, qui avaient la réputation d'être intenables jusqu'ici.
S2 a "reconnecté" la chute de ses voiles cette année, sans doute dans la même logique de stabiliser la voile en diminuant les perturbations engendrées par une chute "molle".
Globalement, grâce à l'évolution des planches et surtout des ailerons, les voiles étaient peut être devenues inutilement "faciles", trop "molles" et les coureurs prenaient des voiles inutilement grandes pour rester performants dans le vent léger.
Cette tendance(voile immense) date de la Formula où on s'est rendu compte qu'en élargissant les planches on gagnait énormément en contrôle sans vraiment perdre en vitesse. On pouvait monter des voiles immenses, puissantes et contrôlables grâce à un aspect ration très ramassé (mât court/ wish long). Ce qu'on perdait en trainée, on le compensait largement en puissance.
Avec les évolutions apportées par le foil, on est en train de repartir dans l'autre sens et se rendre compte qu'en diminuant la trainée (voile plus petite, aspect ration plus élevé), on augmente la vitesse de pointe avec plus stabilité et moins de trainée sans vraiment perdre en accélération grâce à un poids plus léger.
La règle slalom autorisait des voiles de 10.0 max depuis 15 ans et ces dernières années, de moins en moins de coureurs, même les bons gabarits, choisissaient au-delà de 9.0. Trop gros, trop de trainée. On n'accélère plus une fois au planning.
On passe doucement de la Ford Mustang à la Lotus. Les deux accélèrent avec à peu près les mêmes performances. La première est presque deux fois plus lourde et deux fois plus puissante que la seconde.
PS/ Je n'y connais rien en automobile et je suis désolé si mon analogie est foireuse...
Les questions du jour :
Est-ce que la diminution de la taille des voiles (pour le même vent) va être accompagnée par la diminution de la taille des flotteurs ?
Est-ce que les coureurs Pryde prendront une 65 pour leur 6.6 plutôt que la 72 qu'ils prenaient avant avec leur 7.0 ?