Bonjour,
Je ne possède pas la 9.2 mais toutes les surfaces en dessous (5.4, 6.2, 7.0, 7.8, 8.6) en mode!es 2016 (sauf la 6.2 qui est en 2015), et je tourne avec des Aero+ depuis le modèle 2011 (en compléments j’ai eu dans le passé des Pryde, des Loft Blade et des Naish, j’ai aussi navigué sur quelques sessions avec des North, des RRD Firewing). Les Aero+ millésimes 2015 et 2016 sont très proches, avec peut être un gain en plage en basse sur les 2016.
Pour la tension au pied de mat : la voile est très sensible à ce réglage, ça se joue à 0,5 cm.
Le premier point à noter est que la préconisation donnée par Claudio Badiali, le designer, est précise à 3 cm près. En effet, par construction, les têtières sont cousues avec une tolérance de 1,5 cm et de même la poulie en bas de voile peut présenter un décalage allant jusqu’à 1,5 cm d’une voile à l’autre. En pratique, les décalages sont bien moindre, mais il faut bien se dire que la préconisation n’est qu’indicative, ne sert que pour le premier réglage, et varie d’une voile à l’autre.
Le second point à noter est que les voiles ont besoin d’un rodage d’environ 3 à 4 sorties avant de bien se faire. Ca se sentira en particulier sur le passage de camber. Ca veut dire qu’il faut pour commencer retirer systématiquement tous les spacer (sur certaines fournées, l’usine a mis des spacer sur tous les cambers !), et relâcher nettement la tension des lattes. Après 3 sorties, on peut placer les spacers et mettre de la tension dans les lattes. Pour les spacer, il faut juste veiller à ce que le fourreau ne présente pas de pli et que les cambers s’appliquent convenablement sur le mat. Les 2 cambers tout en haut et tout en bas peuvent être un peu laches, ca n’est pas un soucis car en dynamique le mat se cintre en bas et en haut et il ne faut pas que trop de tension sur les cambers haut/bas bloque la rotation.
La tension dans les lattes doit être mise avant de gréer la voile : on tend les lattes pour que voile au repos (hors du mat) soit tendue, avec un tissus sans plis, sans plus. Une fois la voile gréée, tu relâches progressivement la tension des lattes du bas 5, 6, 7,et 8 (numérotation en partant du haut) en repérant 2 choses : - pas de cuvette dans le monofilm le long du fourreau - l’extrémité de latte côté chute ne doit pas « rebiquer » et fermer le profil. Le profil doit permettre un bon écoulement laminaire. Ce dernier point est en particulier valable pour la latte 8 (tout en bas). La latte 1 (tout en haut) doit être un peu « surtendue », c’est à dire être un peu courbe naturellement. Les lattes 2 et 3 doivent être très peu tendue, juste ce qu’il faut pour retirer les principaux plis. La latte 4 doit être impérativement très relâchée, c’est elle qui va articuler le point de transition de la voile et qui permet à la chute de bien vriller : si tu la tends, la chute ne va pas bien ouvrir.
Pour revenir à la question de la tension au pied de mat : il faut partir en réglant la rallonge sur la longueur de mat préconisée. Par exemple sur la 9.2 tu as une recommendation de 533, donc avec un mat de 520 tu mets 13cm pour commencer. Quand tu étarques la voile, le repère visuel recommandé par Claudio c’est la tension sur le fourreau de mat sur l’extrados de la voile. Il faut que le fourreau sur l’extrados soit bien tendu verticalement. Tant qu’il n’est pas tendu (c’est à dire tant que tu sens des ondulations dans le sens vertical), tu ajoutes de la tension dans le corps de voile. Quand il est bien tendu, c’est que tu as obtenu la tension minimale pour que la voile fonctionne convenablement… mais ca n’est pas fini, il va falloir trouver la tension optimale. Or, ce réglage final ne peut pas vraiment se repérer visuellement. Tout le reste se joue sur l’eau, il va falloir affiner avec les sensations et ca va se jouer jusqu’à 1,5 cm en plus ou en moins par rapport au réglage que tu auras obtenu au départ juste avec la tension dans l’extrados du fourreau.
Une voile avec trop peu de tension va se traduire par : - Une main arrière dans les claques (l’Aero doit rester très neutre et équilibrée, c’est la chute qui ouvre) - Une voile qui va plaquer l’avant du flotteur et qui va naviguer avec le point d’écoute très haut (difficile de la coucher vers l’arriere du flotteur) - Une voile un peu épaisse qui va manquer de glisse (ca c’est pas forcément facile à sentir)
Une voile avec trop de tension va se traduire très nettement : - Une voile qui tombe en arrière, avec le point d’écoute qui tombe littéralement - Un manque net d’accroche pour remonter au près (la chute ouvre trop) - Un départ au planning trop tardif - Pas assez de pression sur l’avant du flotteur
Le réglage fin est assez perso. J’ai eu Romuald Geyer (coureur Select) au téléphone hier, il me disait qu’il aimait mettre beaucoup de tension, quitte à perdre en départ planning mai surtout avoir une voile très fine qui glisse un max. Pascal Toselli m’a dit qu’il aimait bien ne pas mettre trop de tension pour avoir de la patate. Vincent Gourtay (metteur au point AHD et coureur Challenger) aime comme Pascal ne pas mettre trop de tension dans ses Aero+…
Une fois bien réglée, l’Aero est à la fois puissante et neutre (pas de main arrière). Elle fait lifter le flotteur très fort, tout en gardant à plat (creux avancé). Elle navigue dans les tours avec le point d’écoute un peu relevé (la voile ne tombe pas en arrière).
Pour ma part je suis plutôt adepte du réglage unique : j’ai remarqué que mes Aero+ marchent bien avec ce réglage unique en plage basse comme en plage haute… mais je pense aussi que tu peux faire varier de 0,5cm de part et d’autre du « réglage optimal » pour gagner un peu de plage basse (0,5cm en moins) ou inversement de plage haute (0,5cm de tension en plus), selon les conditions. Ne pas hésiter à tester un max de configurations.
_________________ Laurent - Challenger Sails France - https://chswindsolutions.com - Association Windsurfbreizh22
Dernière édition par thelaurent le 30 Aoû 2016, 07:36, édité 2 fois.
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