J'avais évoqué un peu plus haut* l'éternel problème du jeu des gendarmes et des voleurs : comment identifier le coupable sans se tromper ?
Le beau discours vertueux est qu'un scientifique digne de ce nom est embarqué dans les bateaux de pêche pour identifier les squales dangereux, basé sur leur agressivité supposée et dûment attestée par un biologiste éthologue.
La réalité est tout autre : on pêche** des requins ciblés tigre et bouledogue qui veulent bien mordre à l'hameçon, peu importe leur agressivité (ça existe un requin doux comme un agneau mais affamé ? j'en doute !) et leur taille. Dans le lot abattu et si on a un coup de bol incroyable, on identifie un coupable présumé grâce à l'examen de sa dentition et du contenu stomacal et on crie victoire...!
Et les innocents ? Victimes collatérales malheureuses ?
Quid du repeuplement des plages ainsi "nettoyées"/dépeuplées par des squales provenant d'un immense réservoir de cheptel que constitue l'écosystème entier des lagons ?
Vouloir assigner à résidence des requins tigre et bouledogues hors des plages à forte affluence touristique n'est juste qu'une illusion utopique.
(*) :
viewtopic.php?f=20&t=125914&p=934320&#p934320(**) : le dispositif post-attaque activé par la mairie de Nouméa comprend :
https://www.youtube.com/watch?v=pIHdof83UiE- pose sur le lieu de l'attaque d'une palanque horizontale (PHF) de 800 m de long comportant 7 bas de ligne appâtés.
- relève toutes les heures pour déterminer l'identité des prises éventuelles.
- les prises accessoires sont relâchées vif.
- les prises de requins ciblés sont traitées par une barge munie d'une grue prête à intervenir en tout temps. Le prélèvement consiste à sortir le requin ferré et déjà passablement fatigué hors de l'eau en le treuillant par la queue et à le déposer sur la barge. Contrairement aux poissons osseux, les requins doivent continuellement se mouvoir dans l'eau pour oxygéner les branchies et ainsi éviter l'asphyxie. L'euthanasie se pratique en décérébrant l'animal ou en sectionnant ses branchies.
- présence de 4 bateaux sur place.
- présence d'un bateau garde-nature
Protection du lagon comme caution scientifique pour identifier formellement les prises de requins ciblés.
- il n'y a pas de biologiste éthologue présent à bord du navire de pêche.
- le critère dangereux est uniquement assimilé à la taille des prises ciblées : dangereux = grosse taille.
- butin : 1 bouledogue de 2,90 m, 1 tigre de 2,70 m et 1 tigre de 1,90 m.
- bilan : la nécropsie est vraisemblablement positive (contenu stomacal) pour le bouledogue, mais négative pour les 2 tigres.