A Maui, tous les anciens grands champions de windsurf (Les frères Aguera, Alan Cadiz, Phil McGain, Micah Buzianis et d'autres) ne sont pas passés par la case windfoil (Micah en fait, mais pour les besoins de S2 Maui) et se sont tous mis à la ouingue avec pas mal d'enthousiasme. Le seul qui se soit mis au windfoil est David Ezzy (malheureusement, ça nous a valu les Hydra

). Même Robby, qui vend (vendait) de tout, on le voit souvent en aileron ou en wing, mais je ne me souviens pas de l'avoir vu souvent en windfoil.
Quand je leur demande pourquoi ils sont passés à la Wing (souvent, en laissant tomber presque complètement le windsurf classique), ils me disent tous qu'ils se sont fait ch..r pendant des années avec une montagne de matos, et à couper les cheveux en 4 pour décider du flotteur, de la voile et de l'aileron qu'ils allaient utiliser un jour donné, et qu'ils adorent la simplicité de la wing.
Mais comme ce sont tous des compétiteurs nés (j'ai tiré la bourre l'été dernier avec un des frères Aguera, lui en wing, moi en slalom, il fallait voir comme il tirait la tronche quand j'ai fini par le dépasser péniblement), ils doivent déjà être en train de se prendre la tête avec leur matos pour ne pas se faire larguer par Robby, qui est un avion de chasse en wing.
La wing va donc subir l'évolution naturelle de tous nos sports nautiques, vers toujours plus de performance et de complexité au niveau matos, ce qui va rééquilibrer la donne avec les autres disciplines ... jusqu'à l'apparition de la prochaine.
Un sport qui s'apprend plus facilement, avec du matos plus léger, ayant un encombrement réduit par rapport au précédent, et qui bénéficie d'un engouement considérable, ça ne rappelle rien à personne?
Pourtant, même si le kitesurf a taillé des croupières au windsurf, ce dernier a bel et bien survécu.
Alors si tous les nombreux inconvénients du windfoil montrés du doigt par verhaeghe sont bien réels, le windfoil ne va pas disparaître: les sensations sont trop bonnes, et ceux qui maîtrisent déjà, ainsi que ceux attirés par la compétition de haut niveau et l'Olympisme, feront vivre cette pratique.
Le windfoil va, non pas devenir (comme le dit mnx), mais demeurer ce qu'il est déjà: un sport/loisir de niche, concurrencé par de nombreux autres sports nautiques bien moins compliqués à pratiquer.
Et comme les fabricants savent faire des moules pas très chers, on continuera à trouver de tout: freeride, freerace, race, peut-être même encore du freestyle. Certaines petites marques seront spécialisées sur un type de pratique (= micro-niche), et tout le monde y trouvera son compte.
Pour citer Proust: "Alors, elle est pas belle, la vie?".