Julo56 a écrit:
on s'est bien fait enfler par les marques et leurs intermédiaires pendant des années
Si les marques et leurs intermédiaires (et leurs fabricants) réalisaient des marges et des profits indécents, comment se fait-il qu'on ait un déclin continu et sur longue période (30 ans) du nombre de shops, partout? Et qu'autant de marques aient purement et simplement disparu au fil des années?
La baisse des prix actuelle est le reflet de la crise grave que traverse tout le secteur depuis le début de l'année. Les shops et les importateurs écoulent à perte des stocks excédentaires; pas quand ils baissent les prix de 200 Euros, mais quand ils vendent les stocks de l'an dernier à -50%, ce qu'on voit ici et là.
La crise COVID a créé des déséquilibres considérables de l'offre et de la demande, dont les courbes sont en forme de montagnes russes:
1- Le COVID débarque avec ses confinements, et les usines sont obligées de fermer, puis de fonctionner avec des effectifs réduits.
2- Les gens ne voyagent plus, ne sortent plus (plus de restos, de concerts, de boîtes de nuit, de musées, de concerts, etc.) et se retrouvent donc avec beaucoup d'argent disponible, qu'ils épargnent dans un premier temps (baisse significative mais brève de la demande), puis dépensent en matériel de bricolage, de jardinage et de sport. La demande pour tout ce type de matériel explose, mais comme les usines (Cobra, les voiliers, etc.) sont fermées ou fonctionnent au ralenti, l'offre ne peut pas suivre.
Les consommateurs, les shops, les importateurs, les marques, toute la chaîne pleure pour avoir davantage de produits, mais les usines ne peuvent pas produire davantage.
3- La crise COVID passe, et là les usines augmentent leurs capacités pour faire face à l'augmentation de la demande; les shops commandent à tours de bras, les importateurs font de même, les marques font de même, les fabricants produisent en conséquence et livrent les marques, qui livrent les importateurs, qui livrent les shops.
4- Mais les gens, qui ont été privés de voyages et de sorties en tous genres pendant deux à trois ans, et ont rempli pendant ce temps leur garage de matos dernier cri, préfèrent orienter leur épargne disponible (rognée par l'inflation) vers les billets d'avion, les séjours à l'hôtel, les restos, etc. et arrêtent d'acheter du matos, sauf le windfoil performance (volumes minuscules) et le wingfoil (volumes conséquents)
5- La demande pour tout le reste s'effondre; les shops et les importateurs se retrouvent avec des stocks qu'ils éprouvent beaucoup de difficultés à vendre, et qu'ils écoulent souvent à prix coûtant, voire à perte, d'où les baisses de prix constatées, aidées aussi par le retour des coûts de transport à des niveaux plus normaux.
L'abandon par Boards & More d'une marque aussi connue que Fanatic pour le windsurf n'est qu'un reflet de cette crise, et on va assister à d'autres disparitions, la seule question étant: en quels nombres?
A court terme, ces baisses de prix sont tout bénéf' pour le consommateur, mais une réduction de l'offre (nombre de marques, nombre de shops) n'est jamais bonne pour celui-ci, surtout quand il s'agit de sa marque ou de son shop préférés.