Après "L'escargot cherche une voile de race", "L'escargot achète une voile de race", "L'escargot grée une voile de race" (tiens, c'est comme les Martine : Martine à la campagne, Martine à la plage, Martine en voiture, etc...), l'escargot a fini par naviguer avec sa voile de race.
Spot : Saint-Suliac (35), dans l'estuaire de la Rance
Rider : 65 kilos, première expérience avec une vraie voile de slam
Board & Fin : Bic Techno 133 + Select Ride 42

(comme on le voit, ze ultimate foule race quiver)
Vent : 20-25 kts d'après Baston sur Saint-Malo.
Plan d'eau : varié, ça va de très flat (moins de 10 cm) à des pyramides convergentes de 50+ (toutefois pas trop de clapal dû aux glandus motorisés grâce au temps de merde)
Bon, vu le niveau du testeur, on causera plus facilité de prise en main & sur l'eau que performance pure, surtout que j'ai pas de comparaison.
Bon, on commence : arrivée vers 16h15 sur le spot : gréage, à l'eau ! sur la cale/patinoire du centre nautique, où je passe 5 minutes à passer les cams dans le bon sens sans appui sur le sol, le tout en évitant les séries déchaînées déferlant en un shore-break ravageur. D'aucuns auront reconnu la patte de Skal dans les lignes précédentes, ils ont raison ; sauf que moi, y avait du vent
Réglage de base : wish tout en haut de fenêtre, PDM milieu de rail ; la voile est à la côte, neutre au wish, et le tack strap juste sous tension.
Un petit calestart, et c'est parti mon kiki !
...Bon, c'est pas trop ça : je réussis pas à transmettre la puissance au flotteur, ça guidonne, je me décroche sans cesse, le flotteur cogne, ingérable. Au terme du premier aller-retour (grosso modo 1200m), je suis déjà flambé pour cause de nav en force. Tu m'étonnes, total à l'ouest question réglages le mec. Pause, on réfléchit.

Pour le flotteur, remède simple : on recule le PDM d'un demi-poil (de yéti angora, 15cm jusqu'à l'arrière du rail) ; pour la voile, je ne sais absolument pas pourquoi j'ai fait ça : le wish descend milieu de fenêtre. Malgré l'erreur fatale (deux modifs à la fois), ça se révèle payant : la voile est beaucoup plus sage, ça tracte et je peux me caler. Le flotteur tape moins aussi, même si dans les zones où ça lève, faut être actif sur la jambe avant ; les relâchements sont sanctionnés par de belles petites frayeurs à moustaches.
On voit l'avantage flagrant du matos de slam, malgré un niveau plus que moyen, je suis dans les plus rapides du spot

(les autres cafards
(c)Iron étant en matos freeride, voire vague). Pour autant, c'est pas encore tout à fait le nirvana, le strap avant cale mal mon pied très (trop) fin, le strap arrière est un poil trop centré pour appuyer autant que je voudrais, encore de petits problèmes de contrôle.
Du coup, je ne suis pas tout à fait à fond (par rapport à mes capacités physiques). Je subodore un cercle vicieux au niveau de l'appui : le manque d'appui sur le pied avant me conduit à mettre tout l'appui sur le pied arrière et pas assez border (car appui déséquilibré), d'où encore moins d'appui avant. A réessayer en blindant le strap avant ; si avis, je suis preneur.
Clôture du bureau des pleurs : ça tracte en ligne, la voile travaille et je ne me fais pas embarquer, ça accélère fort. Deux régimes d'accélération d'ailleurs, un où on sent que ça tire dans les bras, l'autre non moins efficace où l'accélération n'est décelable que par rapport à l'eau, ça passe comme une fleur. Du pur plaisir pendant les bords, jouissif.
A force d'aller vite comme ça (à mettre en relation avec mes habitude

), on fait vite la traversée de l'estuaire, et faut virer (je vire tout le temps, ai du mal avec le jibe). S'ensuit alors une séance de cam-kicking, jambe (avant) en l'air, à essayer de taper pile dans le cam 1 pour faire passer ce p... de profil. Très élégant.
Je continue à faire des aller-retours (pas de promenade en découverte d'une nouvelle voile, d'autant que ce n'est pas la plage de vent à laquelle je suis le plus habitué), et oh, que vois-je ? une belle zone, flat et ventée, sans mouillages ! Abattons !!!
... une semi gamelle et un bon paquet d'eau dans la gueule plus tard... non. J'ai l'impression que le flotteur a complètement perdu son appui, ça calme.
Encore quelques aller-retours pépère, déjà six heures : faut rentrer, les parents vont gueuler.
Bilan de cette première nav en voile de race, board freeride et rider bac à sable :

Quand on règle pas, je n'apprends rien à personne, ça casse les bras ;

En règlant, au contraire c'est le top, tant en matière d'accessibilité que de confort et de performance ;

D'aucuns vont certainement dire : tu gâches le potentiel de ta voile, tu l'exploites pas à fond. OK, pas à fond, mais en mode freeride, c'est clairement exploitable, et même jouissif. Partant, les progrès viendront immanquablement.

La board, par contre, est clairement un facteur limitant pour mon niveau : c'est lourd, ça tape : pas moyen de la faire voler au-dessus de l'eau. En outre, la souplesse de Bic cause un certain manque de punch en plage basse : tu sens que la voile veut partir, mais non.
Bref, que du plaisir en perspective : j'essaie de régler mon problème de pression au pied arrière, et je me mets en quête d'un flotteur slam qui me permette de passer 7,0 & 8,5.
