Comme prédit, le vent est léger à Maui cet été (une majorité de nav' en 5.5 et 5.9 de slalom quand même, mais aussi en 7.0 m; pour Maui en juin/juillet, c'est léger). Aujourd'hui enfin, alors qu'il y avait pétole sur le North Shore, avec un ciel plombé par une dépression tropicale, il y avait grand soleil et baston à Kihei. Je commence avec une MauiSails TR-XI 5.5 et une iSonic 90 de 2011, mais le vent monte beaucoup, alors je passe en Tabou Manta (2009) de 54 cm de large (74 litres, un V bien marqué et deux concaves légers) équipée d'un Tectonics Falcon de 26 cm, et d'une MauiSails TR-X 4.7. Le temps de bien régler la voile, et je suis nickel dans les 35 noeuds établis. Je suis vraiment à donf', il y a du clapot, mais ce n'est pas la lessiveuse; ça cape tout seul, et ça avionne vraiment très fort à l'abattée. Le flotteur passe bien le clapot, sans trop taper (merci les concaves!), tout fonctionne très bien, et je prends mon pied, en tirant de grands bords (au cap) de 5 ou 6 km vers le port de Maalaea, et en revenant vers la plage de Pavilions à l'abattée. Mais je me souviens que je vous ai promis un essai du Falcon 23 sur la Kode Freestyle Wave 74 de 2012 achetée neuve en mai pour trois cacahuètes lors de soldes, alors malgré les deux flotteurs et deux gréements que je vais devoir rincer, sécher et démonter après la session, je sors pour la première fois la Kode 74, déjà équipée de son Falcon 23, j'enquille dessus la TR-X 4.7, et je me remets à l'eau pour finir ma session. Je précise que j'ai acheté la Kode pour des conditions plus hard: pour les jours où, soit le vent est autour de 40 noeuds, soit il y a 35 noeuds comme aujourd'hui, mais le plan d'eau est tellement défoncé qu'il est impraticable en slalom, la TR-X 4.7 et la Manta 54 deviennent trop difficiles à contrôler, et je ne prends plus de plaisir (pour ces conditions-là, j'ai pris une MauiSails Legend 4.5). Aujourd'hui, on n'est pas dans cette configuration, donc la Kode est utilisée dans des conditions plus "faciles" que celles auxquelles je la destine.
Par rapport à la Manta (et bien que j'ai rajouté à celle-ci des pads de 1 cm d'épaisseur par-dessus ceux d'origine, fins comme du papier-cigarette), qui a la réputation d'être un flotteur de slalom 'Pullman" et qui passe très bien le clapot, le différentiel de confort est quand même considérable: la Kode est en Technora, a des pads super épais, et évidemment, un shape de flotteur de vagues. C'est comme si le clapot était gommé, ça ne tape pas du tout, on passe les paquets de mer tranquille comme Baptiste. Elle a une très bonne vitesse; ce n'est pas comparable à celle d'une fusée comme la Manta 54, mais au travers, le différentiel n'est pas monstrueux; à l'abattée par contre, il y a un écart considérable, mais moi qui suis accro à la vitesse, je ne m'ennuie pas une seconde. Le Falcon de 23 cm est peut-être un peu petit pour les conditions d'aujourd'hui; encore une fois, je l'ai pris plus pour naviguer dans 40 noeuds, que dans 35. Je n'ai eu aucun spin-out, ni amorce de décrochage, même dans les rares "molles" en-dessous de 30 noeuds, mais le cap était un peu laborieux, surtout par rapport à la Manta équipée d'un 26. Je pense qu'un 25 aurait été parfait, mais le 23 devrait être exactement ce qu'il me faut en Legend 4.5 et dans 40 noeuds.
J'avais mis aussi bien les straps AV que le strap AR, tout à l'arrière, comme je le fais sur mes flotteurs de slalom, mais le stance était trop large; pour la prochaine sortie, j'avancerai le strap AR d'un cran. Je n'ai pas été trop gêné par le strap unique en position centrale, même s'il est certain que je préfèrerais avoir deux straps AR et excentrés, comme en slalom. En tout cas, le stance trop large m'a dérangé beaucoup plus que le strap AR unique.
Conclusion: je pense que la Kode est un très bon flotteur de Bump & Jump, capable de faire face en toute quiétude aux conditions les plus difficiles; elle est facile d'accès, offre beaucoup de confort, et possède une excellente vitesse pour un flotteur de vagues. Elle fonctionne très bien avec un aileron de slalom (on aura intérêt à ne pas tailler trop court si on veut pouvoir bien caper, mais si on recherche avant tout du confort, on pourra descendre sans souci) et une voile de race, dont elle supporte parfaitement la puissance. Bref, quand les conditions commencent à devenir trop difficiles/compliquées pour continuer à s'amuser avec un flotteur de slalom, passer sur une Kode est une excellente solution pour conserver du plaisir. J'ai hâte d'avoir les conditions nécessaires pour l'utiliser soit avec une voile de race de 4.3 m, soit avec la Legend 4.5, pour voir ce que ça donne. Il y a peu de chances pour que j'aie ces conditions cette année, mais si ça se produit, je vous dirai ce qu'il en est.
|