Les élus Bretons viennent d'emboiter le pas (article que j'ai promis à Louis) !
https://www.letelegramme.fr/dossiers/a- ... 548078.phpAccès aux plages : le coup de pression des élus bretonsNombreux sont les élus du littoral, tous bords politiques confondus, à mettre la pression sur le gouvernement pour rouvrir les plages au public lundi prochain. Les lignes ont bougé : hier, les sénateurs se sont prononcés pour un accès dynamique à la plage, dès lundi.
Après avoir retoqué le plan du gouvernement de déconfinement présenté par Édouard Philippe, les sénateurs ont voté, mardi en soirée, un texte en faveur de l’autorisation d’accès dynamique à la plage. Jean-Luc Fichet, qui était en séance, explique dans quelles conditions ce texte a été adopté. « Ce vote avait pour cadre le projet de loi pour le déconfinement qui est en débat public actuellement. C’était un débat assez intéressant, chacun évoquant ses raisons. Les sénateurs originaires de départements rouges étaient plus réticents. Mais les arguments visant à dire, ce qui est vrai pour la montagne, les espaces naturels, peut être vrai pour la plage, sans qu’on augmente les risques de propagation du Coronavirus. Ils ont pesé de tout leur poids dans les débats ». Le gouvernement peut donc confier aux préfets, avec l’appui du Sénat, le soin de prendre les arrêtés qu’ils voudront suivant les situations locales.
« Je pense que les lignes ont bougé ces dernières heures a poursuivi Jean-Luc Fichet. Nous avons pu démontrer qu’en Bretagne, et dans d’autres régions, nous avons une bonne pratique du littoral. Qu’on sait être responsable ».
Maryvonne Blondin, sénatrice de Quimper, va dans le même sens. « Pas question demain, de faire de la plage un endroit où l’on bronze, serviette contre serviette poursuit l’élue. Le concept de plage dynamique est bien clair : on y chemine, ou on la traverse pour accéder à l’eau ».
« Aux maires et aux préfets de décider »
Maryvonne Blondin estime que les plages sont des espaces assez faciles à contrôler et à réguler. « Actuellement on se retrouve avec des situations ubuesques. Je connais quelqu’un qui habite le long du littoral. Cette personne n’a pas accès à la plage mais est obligée de faire sa marche quotidienne sur la départementale qui passe à proximité ».
Philippe Paul, sénateur LR et ancien maire de Douarnenez est aussi de cet avis. « Il faut que les gens respirent car dans certaines familles la situation est très tendue. En Bretagne, la mer c’est notre jardin. Nous sommes suffisamment disciplinés pour ne pas se serrer les uns aux autres comme on l’a vu à Paris sur les berges de Seine au début du confinement ».
Lundi matin, une lettre signée Michel Vaspart, sénateur des Côtes-d’Armor, et président au Sénat du groupe d’études mer et littoral, et cosignée par plusieurs sénateurs (*), est parvenue à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur. On peut y lire que l’annonce de l’ouverture au 2 juin contraste avec le souhait affiché par le gouvernement de s’appuyer localement sur le couple maire-préfet pour organiser la sortie du déconfinement. De plus, « l’interdiction de se déplacer à plus de 100 km de son domicile fera que ces plages seront essentiellement fréquentées par la population locale ».
« Cessez d’infantiliser nos compatriotes »
Nombreux sont les députés qui tentent aussi de convaincre le gouvernement de lâcher du lest. Mardi après-midi à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, Marc Le Fur, député LR des Côtes-d’Armor, a dénoncé un interdit de principe. « La plupart des départements littoraux sont au vert, a souligné l’élu, comme les cinq départements bretons. En quoi les plages seraient-elles plus dangereuses que les transports en commun ou que les grandes surfaces ? ».
« Nos plages et nos grèves sont vastes, a-t-il ajouté. Cela pourrait relever de la réglementation des maires. Par pitié, monsieur le Premier ministre, arrêtez de tout décider de Paris. Écoutez les élus qui connaissent les populations et les lieux. Cessez d’infantiliser nos compatriotes qui ont su faire preuve du plus grand esprit de discipline ».
Didier Le Gac, député LREM du Finistère, qui plaide aussi pour un retour au bord de l’eau dès lundi prochain, croit encore pouvoir inverser le cours des choses. « Jeudi, sera mis à l’ordre du jour un amendement d’appel qui vise à forcer le gouvernement à débattre. Cette décision ne sera pas inscrite dans la loi, car c’est de l’ordre du réglementaire. En clair, l’exécutif peut très bien confier aux préfectures le soin de trancher, en fonction des territoires. Il a jusqu’à dimanche soir pour le faire, j’espère qu’il le fera ».
* Ce courrier, dont une copie a été expédiée à Édouard Philippe, a été signé par les sénateurs bretons suivants : Maryvonne Blondin (29), Michel Canévet (29), Jean-Luc Fichet (29), Muriel Jourda (56) et Joël Labbé (56). Onze autres sénateurs du littoral l’ont également signé.