verhaeghe a écrit:
ThierryP a écrit:
verhaeghe a écrit:
Il viendrait à l'idée de personne d'aller tuer tous les grands fauves de la savane parce que Maurice aime faire son jogging la-bas...
Mauvaise foi évidente et habituelle: personne n'a jamais préconisé de tuer tous les tigres et tous les bouledogues présents autour de Nouméa
Mais aide nous à comprendre:
- En toute logique, si tu ne prélèves qu'une fraction non significative de la population de requins, tu ne diminues aussi d'une manière non significative les risques et les attaques. Certes, c'est une solution spectaculaire mais qui ne semble pas efficace. Explique nous en quoi ce système marche quand même
"Ces 20 dernières années, il a été observé un nombre croissant d’attaques de requin sur l’homme. Cette augmentation des attaques a souvent eu pour conséquence la mise en place de programmes de pêche pour réguler la présence de requins dans les eaux côtières où il y a des activités humaines. Un des paramètres essentiels pour estimer l'impact de ces programmes de régulation est de connaître au préalable la taille de la population de l’espèce de requin ciblée pour estimer son évolution en fonction des pêches. L’estimation du nombre d’individus dans une population se fait généralement à travers des méthodes de marquages et recaptures.
En milieu marin, un des indices d’abondance les plus utilisés dans l’étude des populations exploitées est la capture par unité d’effort (CPUE), c’est-à-dire le nombre ou la biomasse d’individus capturés en fonction de l’effort de pêche qui a généré ces captures. L’utilisation des CPUE pour le suivi de l’abondance des populations se base sur le postulat que l’évolution des indices d’abondance reflète celle de la population réelle. Pour mettre en évidence des tendances, il faut utiliser des séries chronologiques de capture et d’effort (et de variables qui peuvent influer sur l’abondance et la capturabilité) sur des périodes suffisamment longues (si possible décennales)."
Source :
https://theses.hal.science/tel-01626586 En consultant le bilan 2019 du Centre Sécurité Requin, on apprend les résultats suivants :
Le programme CapRequins 1 (2014-2017) et 2( 2018-2021) est le programme de pêche de protection ou de prévention ou de réduction du risque requin à la Réunion, mis en place depuis avril 2016.
De 2011 à 2015, 22 attaques de requins ont eu lieu.
Depuis 2016, seules 8 attaques de requins ont eu lieu.
Cette baisse du nombre d’attaque est à mettre en parallèle avec la
baisse des CPUE nominales annuelles de requins bouledogue depuis 2014, sans toutefois apporter de preuve formelle scientifique de l’efficacité directe du programme CapRequins sur le nombre d’attaques de requins.
Selon David Guyomard, les résultats d'une publication scientifique sortie en 2021 montrent que l
a fréquentation des requins bouledogues dans les eaux côtières de la Réunion a été divisée par 4 entre 2014 et 2019. Voir :
https://www.youtube.com/watch?v=DOQJWsli14wPour tout savoir sur CapRequins 2 :
https://www.researchgate.net/publicatio ... ientifiquehttp://ocean71.com/fr/chapters/requin-r ... me-global/"Le principe de la pêche « de prévention » est celui qui a prévalu dans le choix initial « politique » de lancement de la démarche de pêche ciblée des requins bouledogue et tigre à La Réunion le long des côtes ouest et sud-ouest de l’île. Elle repose sur le principe que le prélèvement de requins supposés dangereux aux abords de sites d’activités nautiques aura un effet immédiat sur la diminution du risque d’attaque. C’est une approche de court terme, qui ne facilite pas son évaluation par une démarche scientifique/halieutique aussi éprouvée que pour la « pêche de régulation », évaluée à plus long terme. Mais c’est aussi une approche plus parcimonieuse, qui n’a vocation à prélever que les individus supposés dangereux fréquentant les zones à enjeux.
Il est difficile de prévoir l’impact d’un programme de « shark control » ciblé sur les requins tigre et bouledogue sur les écosystèmes marins à La Réunion, via des modifications des assemblages d’espèces que ces pêches régulières et de plus en plus significatives pourraient provoquer via la diminution des populations de ces deux espèces. Il est toutefois plus probable que ces prélèvements provoquent une forme de déséquilibre/ré-équilibrage entre espèces de prédateurs de niveaux trophiques équivalents plutôt qu’une « libération de mésoprédateurs », privilégiant ainsi les espèces les plus adaptées, prolifiques ou préservées de la pression de pêche qui impacte quasiment toutes les espèces à La Réunion.
Il est préférable de pêcher en priorité les requins qui présentent un risque plus immédiat, car proches des activités nautiques, plutôt que des requins éloignés, dans un effort de long terme qui ne portera ses fruits qu’au bout de plusieurs années."
Les programmes de shark control déployés en Afrique du Sud et en Australie ont démontrés depuis plusieurs décennies une nette diminution du nombre et de la fréquence des attaques de requins. Mais le prix à payer sur la biodiversité des prises accessoires est fortement controversé. Voir revue scientifique : Dudley S.F.J. and Cliff G., 2010. Shark control: methods, efficacy, and ecological impact. Sharks and their Relatives II: Biodiversity, Adaptive Physiology and Conservation, 567-592.