verhaeghe a écrit:
@ThierryP : Pourquoi caricaturer?
La position initiale était :
- Ouvrir la pêche aux requins tigres et bouledogues juste après une attaque semble plus une mesure politique pour apaiser les foules qu'une mesure réellement efficace.
- Difficile de comprendre en quoi prélever 1% d'une population de prédateur va drastiquement changer la situation
- Vous parlez de surpopulation de requins tigres et bouledogues dans les eaux NC, c'est du ressenti, ou sont les données ?
- La méthode de prélèvement utilisée à la réunion (pêche à la ligne avec transpondeur d'alerte) ne semble pas en mesure de sélectionner les requins sur la base de leur comportement, contrairement à ce qui est "clamé" par ThierryP de prélèvement des individus "psychopathes"
OK, après avoir ingurgité beaucoup d'études et de documentaires, je reste avec plusieurs questions mais force est de constater que la méthode du prélèvement est reconnue scientifiquement et semble permettre de diminuer fortement les situations d'attaques.
Antoine
Quelques éléments de réponse à tes questions parfaitement légitimes :
La crise requin semble débuter dès 2007 en NC selon ce chercheur :
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvelle ... 64026.htmlPublication scientifique attendue en 2023 : "Multi-criteria analysis of shark attacks in New Caledonia with some comparisons to attacks on Reunion Island (1980-2022)" (Taglioni F, Guiltat S, Delsaut M, Payet D).
Voir aussi :
https://europepmc.org/article/med/35685 ... -full-texthttps://hal.univ-reunion.fr/hal-01979443"Jusqu’à cette date 2006, les attaques sont presque exclusivement portées sur des chasseurs sous-marins ou des nageurs. Puis à partir de 2007,
les sports de glisse, comme le surf, la planche à voile, le kitesurf, le stand up paddle,
sont aussi visés dans ces attaques et cela, c’est nouveau. Il y a un
changement dans les pratiques sportives des Calédoniens et donc, de fait, dans les attaques.
D’autre part, les lieux évoluent aussi puisque l’on voit les baies de Nouméa apparaître beaucoup plus comme étant des lieux où désormais il y a des attaques. Ce qui était très peu le cas avant. A partir de 2007, les
baies sont devenues des lieux à risque."
"On peut faire une comparaison avec La Réunion, où il y a environ 880 000 habitants. Combien y a-t-il de pratiquants de la mer ? C’est difficile à dire. Mais on peut imaginer qu’il y en a plus qu’en Calédonie, où l'on compte trois fois moins d’habitants. Et pourtant, il y a
à peu près le même nombre d’attaques.
On compte très précisément 64 attaques, entre 1980 et février 2023, en Nouvelle-Calédonie, contre 60 à La Réunion, sur la même période. Autrement dit, il y a un peu moins d’attaques à La Réunion."
"Mais concrètement, c’est
dangereux toute la journée et toute l'année. On l’a vu dans la dernière attaque (de la plage de Château-Royal), qui s'est produite autour de 10 h 30 du matin. La tranche horaire 11 h-13 h est celle où il y a le plus d’attaques. Mais c’est aussi celle où
il y a le plus de pratiquants de la mer.Il y a une autre tranche horaire qui ressort dans les analyses de ces quarante dernières années, c’est la tranche 15 h-17 h , pour les mêmes raisons. Il y a également plus d’attaques le samedi parce que c’est un jour où les
gens vont le plus dans l’eau."
"En fait, le risque est présent toute l'année et à toute heure. Il faut le savoir et ne pas l'oublier.
Autrement dit, on ne peut
pas faire un système prédictif. Chaque paramètre se conjugue à un instant "T" pour aboutir à une attaque."
"Je ne pense pas que le filet soit la solution. Je pense qu’il s’agit plutôt de faire un combiné. Le problème de votre archipel, c’est qu’il ne s'agit pas seulement de surveiller un sport phare comme le surf. En Calédonie, les gens se baignent, pratiquent la chasse sous-marine, le kitesurf, la planche à voile, le paddle... C’est impossible de surveiller une zone où ils vont si loin.
La solution va être compliquée à trouver. Il en existe mais
aucune ne semble adaptée à ce jour pour la Nouvelle-Calédonie."
"Donc on voit qu’il y a des solutions mais il n’y en a
aucune qui réglera définitivement le problème. C’est sans doute quelque chose qui est dur à entendre, et parfois à accepter, mais aller dans la mer, inévitablement, c’est prendre un risque qu'il faut absolument limiter."
Enfin et surtout dernier point important, le drapeau bleu sur les plages ne veut pas dire qu'on ne risque pas une attaque ou que la plage est sûre sans requins. Le drapeau bleu, ça veut simplement dire que la qualité de l'eau est bactériologiquement "propre" à la baignade :
https://www.noumea.nc/noumea-pratique/s ... x-baignade