Une seule vraie grosse galère (je ne compte pas les séances de natation forcée, les coupures d'aileron etc):
C'est pendant une manche d' une Transjaï, il y a quelques années , Mistral pas violent mais dans les 20 nds.
Un bord au travers, plein pot, le mât casse brutalement , me voilà projetée dans les airs genre salto latéral MAIS toujours accrochée au harnais, tout le matos a jumpé.
Je me retrouve sous l'eau, enroulée comme un nem dans la voile qui est à la verticale, vers le fond, le mât cassé frotte sur mon front et je ne peux pas bouger les bras (le nem!!) .
Le bout du wish est enroulé serré (j'ai fait un tour complet en l'air semble t-il) autour du crochet du harnais.
Je sens la sangle du harnais (il s'ouvre des deux côtés, avec une seule main) sous ma main gauche, je tire, ça glisse, je défais le bout du wish, je descends dans la voile-nem(seule sortie possible...), me retrouve encore plus profondément sous l'eau mais il ne me reste plus qu'à remonter...
Bonjour le retour à la surface et l'inspiration ...
Sur le moment, je n'ai pensé qu'à m'en sortir, c'est après que j'ai compris que j'aurai pu y rester. Et que la trouille m'est venue!
Un bateau de surveillance avait vu au loin mon acrobatie aérienne et arrivait, mais il a eu aussi très peur vu le temps où je suis restée sous l'eau.
Depuis, je n'arrive pas à être tranquille avec les harnais où on a besoin des deux mains pour se libérer, et pourtant je n'ai vécu ça qu'une fois.
Une vertèbre déplacée au milieu du dos car la traction avait été latérale, mais ça se remet vite en place avec un bon spécialiste.
Un mât cassé, une voile déchirée, un wish bon pour la poubelle...
Une galère plus rigolote qu'autre chose: une manche du Défi (je ne me souviens plus de l'année) ventée au départ (AHD 53 et 5,2 nitro) et le vent nous lâche dès qu'on passe la digue du fond de la plage des chalets car El Bur avait mis une bouée au niveau de Mateille.
Là, on est tous dans l'eau et c'est bien connu, les mecs, ça s'énerve!!! ça gueule tellement que j'en ai plein les oreilles...
On a mis un temps fou à rentrer mais j'ai battu mon record de nombre de waterstars: 53 .
Une autre manche du Défi ou le vent se lève fort juste après le deuxième bord : je suis obligée de sortir les pieds des straps car je n'arrête pas de faire des en avants... je me dis que j'arrête à la fin du premier tour.
Arrivée au bateau-bouée, je décide que non, je vais finir

et je repars pour un tour avec la voile ouverte (5,8) et les pieds hors des straps .
Bon, le soir je n'en pouvais plus physiquement et moralement, je me sentais une pauvre petite chose que de ne pas arriver à tenir(ah si j'avais les bras de mon mari !!!

).
J'en parle à un ami

qui m'avoue avoir aussi sorti le pied arrière par moment. Et c'est un bon. Finalement, cette galère m'avait montré combien je pouvais serrer les dents. Mais comme c'était dur de rentrer au bord sur cette plage des chalets...