La R&D chez Starboard (tous supports confondus), c'est entre 2 et 3 M. d'Euros par an. Pour une PME, c'est considérable, et c'est ce qui explique le différentiel de prix entre une marque comme Starboard, qui a des dizaines de modèles à renouveler chaque année (je suis d'accord pour dire qu'ils pourraient renouveler à un rythme moins élevé; mais s'ils ne renouvellent pas, les ventes baissent), et Angulo, qui en slalom, n'a que 3 modèles.
Le nombre moyen de protos pour une iSonic qui évolue vraiment, c'est 9 (évidemment moins quand le shape n'évolue que peu). Ainsi, la sortie des iSonic Speed Slalom 70 et 75 a été repoussée à l'an prochain, pour passer plus de temps à en perfectionner les shapes. Enfin, il ne faut pas confondre le rôle des marques (Starboard, Fanatic, JP...) qui est la R&D, le design, le marketing et la commercialisation, et celui du fabricant (Cobra), qui est l'amélioration (inexistante, hélas!) de la production: gains en qualité et en productivité; et là, c'est plutôt la régression. Les augmentations de prix sont venues de Cobra, pas des marques. Les seules excuses que l'on puisse trouver à Cobra, c'est qu'ils ne sont responsables ni des augmentations du salaire minimum décrétées par le gouvernement thaïlandais (il y a trois ou quatre ans: 25% d'un seul coup, à des fins électorales), ni du déséquilibre massif de la demande des marques (très forte saisonnalité) qui les oblige à recourir à de la main d'oeuvre intérimaire sans expérience. Pour le reste, leur situation de quasi monopole qui perdure ne les encourage pas à se remettre en question et à s'améliorer (là, je suis sympa avec eux).
Enfin, on peut considérer que l'apparition de sports de glisse moins techniques que le windsurf, comme le kite et le SUP, soit a permis de continuer à financer l'activité windsurf au sein des marques, soit a absorbé une partie de leur énergie; en fait, c'est les deux à la fois. C'est comme cela. A notre niveau, on peut faire au moins deux choses pour améliorer la situation: encourager le plus de gens possible à découvrir notre sport, ou à y revenir, et passer des commandes en saison creuse. En Calédonie, on arrive à faire les deux: le nombre de pratiquants a explosé sur les 6 ou 7 dernières années, avec notamment beaucoup de jeunes, et de plus en plus de concurrents pendant les régates (où le niveau ne cesse d'augmenter); et on achète surtout nos flotteurs entre novembre et janvier, mais là, on n'est pas dans le sacrifice
