ThierryP a écrit:
L'interdiction de la pêche à partir de 2013 sur des espèces qui font jusqu'à 10 petits par an pour les bouledogues, et jusqu'à 30 petits par an pour les tigres, a abouti après 10 ans à une explosion de leur population, qui n'arrive plus à se nourrir avec leurs proies naturelles, et se mettent à attaquer les humains de plus en plus souvent.
1)
explosion de la population de requin :
Supposition et déduction gratuite sans aucun fondement scientifique, navré. Pour preuve, les scientifiques ne disposent d'aucun chiffre pour étayer l'hypothèse de l'explosion de la population de tigre et de bouledogue. Zéro relevés de densité populationnelle effectués dans le passé ou dans le présent, donc impossible de parler d'une explosion de nombre de prédateurs dangereux pour l'homme dans les eaux calédoniennes.
Voilà ce qu'on peut à minima supposer comme hypothèse par ce scientifique :
"Est-ce que le fait d'avoir interdit la pêche aux requins pendant plusieurs années a pu avoir une incidence sur la prévalence des attaques ?
On peut effectivement se demander si une des raisons éventuelles de ces attaques pourrait être liée à l’interdiction par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de la pêche aux requins dans toute la zone économique exclusive (ZEE) en 2013. Cela a eu sans doute un effet sur l’augmentation des stocks de requins et peut jouer sur l’augmentation du risque.
Mais les "prélèvements" de squales ne sont pas la panacée pour autant. Il faut voir de façon prudente de quelle manière une reprise des abattages peut avoir un effet sur la diminution du risque requin. Ces prélèvements sont désormais possibles en province Sud depuis 2021 puisque les requins-bouledogues et tigres ne sont plus considérés comme des espèces protégées dans cette province.
De façon plus pragmatique, il y a des solutions pour contenir ces attaques : c’est de mettre en place des barrières physiques."
Source :
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvelle ... 64026.html2)
population qui n'arrive plus à se nourrir :
Un fondamental en biologie des populations est la notion de pression alimentaire.
En cas d'épuisement de la ressource alimentaire et donc de famine, la pression alimentaire exercée sur les requins augmente jusqu'au moment où cette population diminue, faute de pouvoir se nourrir, croître et prospérer. La natalité baisse et la mortalité augmente avec des ressources limités. La densité de requins diminue.
A l'inverse, en cas de surabondance de la ressource alimentaire, la pression alimentaire diminue et la population augmente car elle peut se nourir, croître et prospérer sans limites. La natalité augmente et la mortalité diminue avec des ressources abondantes. La densité de requins augmente.
Une population qui augmente et qui n'arrive pas à se nourrir est un oxymore. Elle est au contraire condamnée à disparaître, faute de ressources énergétiques suffisantes.
3)
une population de requin qui augmente faute de nourriture et qui se rabat en attaquant l'homme :
Improbable car le menu humain offert à la population de requins tient plus de l'amuse-bouche épisodique que d'une ressource durable et énergétiquement favorable à la survie d'une population de prédateurs. La viande humaine est notablement maigre et pauvre en énergie, contrairement à une faune marine grasse et riche en énergie.
Navré de casser le mythe, mais ce raisonnement de comptoir ne tient pas la route une seule seconde à l'analyse scientifique rigoureuse des connaissances actuelles sur le régime alimentaire de ces requins tigre et bouledogue.
Rappel 1 : la crise requin a débuté en 2007 en NC, soit bien avant l'interdiction de pêche des requins établie en 2013.
Rappel 2 : pas d'attaques dans les baies avant 2007. Après 2007, les attaques se sont multipliées dans les baies.
Il y a donc quelque chose qui attire les requins dans les baies après 2007 au point que la densité ou la pression prédatrice augmente près des plages ou des côtes. Le rejet (accru dès 2007 ?) des eaux grise et noires dans les baies (causé par une augmentation de la densité humaine ?) pourrait favoriser l'émergence d'une ressource alimentaire plus abondante dans ces lieux de prédilection. Le manque de vent constaté cet été est un facteur aggravant qui participe à la diminution ou au manque de brassage des eaux dans les baies. Les malheureux humains baigneurs ou foileurs ne sont que des victimes collatérales au régime alimentaire normal de ces prédateurs qui cohabitent dans ces mêmes territoires de chasse que les zones de baignade et de loisirs nautiques.
Voilà une piste intéressante à creuser de mon point de vue scientifique.
La seule manière de séparer le territoire de chasse des requins du territoire de loisirs des humains est de pratiquer la ségrégation en lieu et place de la juxtaposition actuelle non sécurisée. La solution de parquer les baigneurs derrière des zones délimitées par des barrières non léthales pour les gros requins dangereux est onéreuse et ne va pas plaire à tout le monde. En effet, l'Homme est plus habitué à parquer les animaux dangereux que lui-même...
